eglise saint bartholomew wikipedia
16 mars 1661
De bonne heure chez William Penn là, en présence de Mr Turner, nous nous mîmes d'accord pour l'affaire des fournitures. Ensuite à Whitehall chez milord, nous dînâmes puis à Whitefriars où je vis
Le Vicaire espagnol qui ne me plût guère.
Retour chez moi très contrarié que Will soit toujours dehors à cette heure tardive. Au lit, furieux, décidé à lui fermer ma porte. Mais voici qu'il arrive et je la lui ouvre. Il me dit que s'il était resté si tard à l'hôtel de ville c'était pour aider à payer la solde des matelots débarqués et à tenir les registres, ce qui m'a été confirmé depuis. Après quoi je m'endors, j'étais déjà au lit lorsqu'il est arrivé.
17 mars
Ce matin à l'église un inconnu fit un bon sermon, honnête et sérieux. Ma femme et moi dînâmes d'une échine de boeuf chez sir William Batten. Derechef à l'église, puis retour à la maison où je rangeai quelques papiers, puis à nouveau chez sir William Batten pour le souper, ma femme s'y fit affreusement mal aux genoux en tombant. Retour à la maison et au lit.
18 mars
Tôt ce matin sir William Batten est parti pour Rochester où il espère être choisi comme député.
Au bureau toute la matinée, puis dîner à la maison, ensuite avec ma femme à Westminster où j'ai affaire avec les commissaires pour la solde des marins et les appointements de milord. Ma femme chez Mrs Hunt.
Je la reconduisis à la maison en voiture et me renseignai chez Greatorex et ailleurs sur Mr Barlow, croyant qu'il était mort., mais rien de tel, au contraire. Chez moi puis visite chez milady Batten où je soupai. Retour à la maison..
On a aujourd'hui conduit en ville un ambassadeur de Florence, en grande pompe.
J'ai eu aujourd'hui bon espoir du départ de Mrs Davis
, son mari devant bientôt partir pour l'Irlande. Hier devait avoir lieu en France, disait-on, le mariage de la princesse Henriette avec le duc d'Anjou.
J'apprends aujourd'hui par la gazette que Roger Pepys est choisi à Cambridge pour représenter la ville, première circonscription dont nous entendions dire qu'elle ait déjà son choix.
Au lit, la tête et l'esprit farcis d'affaires qui me perturbent quelque peu. Je m'aperçois que je suis de plus en plus et plus que jamais tourmenté du souci de me procurer de l'argent.
19 mars 1661
Réunion au bureau ce matin pour traiter d'une affaire particulière, puis à Whitehall où je dînai avec milord, ensuite avec Mr Creed à Whitefriars où nous vîmes
L'esclave excellemment joué, et bien que j'aie souvent vu cette pièce le jeu de Betterton me plaît chaque fois davantage. Après quoi avec lui et le jeune Mr Jones à la taverne de Pernell dans Fleet Street où nous restâmes longtemps à boire et à converser. Puis retour chez moi, et au lit.
20 mars
Au bureau toute la matinée. Dîner à la maison avec Mr Creed et Mr Shipley, puis nous avons beaucoup travaillé dans mon cabinet aux comptes de milord qui doivent être fais et présentés à nos collègues. Ensuite à Whitehall voir Mr Coventry avec lequel je m'occupai de quelque affaire, puis avec sir William Penn trouvé en compagnie de Mr Coventry qu'il renseignait sur la Jamaïque à l'aide d'une carte. Retour à la maison, de nuit, par le fleuve. Allai chez milady Batten où se trouvait ma femme. Nous restâmes là manger et boire tard dans la nuit. Retour à la maison et au lit.
Tout le monde en ville n'a qu'une chose à la bouche : le choix étrange que fit hier la Cité aux élections parlementaires. Leurs députés, à savoir Fowke, Love, Jones et sir William, loin d'être anglicans sont, croit-on, des anabaptistes. Ils furent choisis avec le plus grand enthousiasme en dépit de l'autre parti qui se croyait très puissant, aux cris, à l'hôtel de ville, de " pas d'évêques ! par de lords évêques ! " Cela fait craindre que les choses ne se gâtent, la situation présente servant d'exemple à la province en l'incitant à faire la même chose. Assurément les évêques montrent tant de morgue qu'ils sont aimés de très peu de gens.
21 mars
Levé très tôt, au travail et à l'étude dans mon cabinet, puis chez milord à Whitehall. Je restai un long moment à discuter de ses comptes. Je restai toute la matinée avec Mr Creed, et à midi dînai avec milord qui se montra fort enjoué. Nous passâmes l'après-midi un grand moment à chanter et à jouer du violon. Ensuite retour à la maison par le fleuve, accompagné sur une partie du trajet par Mr Shipley, Pinkney et d'autres. Je travaillai dur à ranger mes papiers et à écrire des lettres jusqu'à la nuit. Puis au lit.
J'ai vu aujourd'hui l'ambassadeur de Florence se rendre à son audience. Très mauvais temps, mais lui et sa suite étaient très richement vêtus. J'étais déjà au lit lorsque William Penn me fit prier d'aller avec lui demain à la rencontre de sir William Batten de retour de Rochester.
jan steen
22 mars
Très tôt levé ce matin. Milady Batten frappa à la porte qui donne sur une de mes chambres et m'appela pour savoir si ma femme et moi étions prêts à partir. Ma femme se prépara et vers 8 heures je montai à cheval tandis que milady ses deux filles et sir William Penn prenaient une voiture. Passâmes le Pont de Londres puis à Dartford. Journée fort agréable malgré un mauvais chemin. Nous retrouvâmes sir William Batten et des gens qui l'accompagnaient et l'ont aidé pour son élection à Rochester. Dîner fort gai et nous reprîmes la route à 5 heures, moi en voiture et force gaieté pendant tout le trajet. A Deptford nous trouvâmes Mr Newborne venu à notre rencontre en voiture avec d'autres amis et leurs femmes. Ainsi ils restèrent avec nous et nous soupâmes chez sir William Batten. Ensuite au lit, avec un mal de tête atroce à cause du vin que j'ai bu aujourd'hui.
23 mars 1661
Mis de l'ordre dans mes papiers toute la matinée. Dînai chez moi, puis allai au Taureau Rouge où je n'étais jamais allé depuis la réouverture des théâtres, mais arrivé trop tôt je ressortis et me promenai de long en large dans Charterhouse Yard et Aldersgate Street. Finalement retour au théâtre, je montai sous la conduite d'un marin qui me connaissait et fait ici office de domestique, jusqu'aux loges des acteurs. Il y règne une confusion et un désordre étonnants, tandis qu'ils se préparent, surtout dans ce théâtre où les vêtements sont misérables et les acteurs des gens très ordinaires. Finis par descendre au parterre où il n'y avait, à mon avis, pas plus de dix personnes à part moi, et pas cent dans toute la salle. Pour ce qui de la pièce;
Peines d'amour déchues, représentation médiocre et dans le plus grand désordre, notamment celui qui éclata dans la salle de musique, l'enfant ayant mal chanté un air fut souffleté et battu si violemment par son maître que ce fut le tumulte dans toute la salle.
Pris de là le chemin du retour et rencontrai à la Mitre mon oncle Wright en compagnie du lieutenant-colonel Baron qui nous dit comment Crofton, le grand pasteur presbytérien qui a tenu dernièrement au prêche des propos si insolents contre les évêques, a été aujourd'hui jeté en prison à la Tour, ce qui plaît à certains et déplaît furieusement à d'autres.
A la maison et au lit.
24 mars
Jour de Seigneur
Ma femme et moi à l'église, puis à la maison avec sir William Batten et milady à dîner, fort gai. A nouveau à l'église. Mr Mills fit un bon sermon. Retour à la maison et, après notre promenade dans le jardin, les deux filles de sir William Batten vinrent nous tenir un moment compagnie. Puis montai lire dans mon cabinet. *
25 mars
Annonciation
Ce matin des ouvriers sont arrivés pour commencer la construction de mon escalier qui partira de mon salon, avec d'autres travaux que je dois faire, cela durera deux mois je pense, pendant lesquels je vais être dans la saleté, mais ce projet me plaît énormément. Ensuite au bureau où je reste toute la matinée. Dîner à la maison. Après le dîner Mr Salisbury vint me voir. Il me montra un ou deux portraits de sa main, et je vois bien qu'il a vraiment l'étoffe d'un grand maître.
Je l'emmenai à Whitehall par le fleuve mais ne pus le persuader de passer le Pont et il fallut nous rabattre sur le vieux signe.
Chez milord, je lui montrai le portrait du roi qu'il a l'intention de reproduire en petit. Après cela à Salisbury Court avec le capitaine Ferrer, par le fleuve. Nous y vîmes une partie du
Masque de la reine, puis chez Mrs Turner où je restai parler tard le soir. Theophila Turner furieuse de n'avoir pu obtenir une place debout pour assister au couronnement.
Ensuite chez mon père, je m'attardai à parler avec lui et ma mère de mon dîner de demain.
Repris le chemin de la maison, rencontrai un gamin qui avait une lanterne et ramassait les chiffons, le persuadai de m'éclairer jusque chez moi. Eus avec lui une longue conversation. Il lui arrivait de ramasser jusqu'à trois ou quatre boisseaux de chiffons par jour et il touchait 3 pence par boisseau. Nous parlâmes de bien d'autres choses, des divers moyens qu'ont les enfants pauvres de gagner honnêtement leur vie.
A la maison et au lit, à minuit, fort satisfait du travail que mes ouvriers ont commencé aujourd'hui.
26 mars
Levé tôt pour travailler dans mon cabinet.
Aujourd'hui c'est mon grand jour ; il y a trois ans j'étais opéré de la pierre, et Dieu soit loué ! je ne ressens plus de douleur. Suis resté à la maison toute la matinée pour surveiller avec beaucoup de satisfaction mes ouvriers qui travaillaient à mon escalier. A midi, en voiture, chez mon père où se trouvaient Mrs Turner, Theophila, Joyce, Mr Morrice, Mr Armiger, Mr Pearse le chirurgien et sa femme, mon père ma mère outre ma femme et moi.
Dîner fort gai, entre autres raisons, parce que Mrs Turner et les siens ne mangent pas de viande pendant ce carême, et que j'en mange beaucoup et de la bonne, qui leur met l'eau à la bouche.
Après dîner, Mrs Pearse et son mari, ma femme et moi à Salisbury Court où, arrivés en retard, nous rencontrâmes par hasard le colonel Boone qui s'effaça pour faire de la place, ma femme et moi nous assîmes au parterre où nous rencontrâmes Mr Lewis et Tom Whitton. Nous vîmes
L'Esclave admirablement représenté. Rentrés en voiture, et après avoir inspecté le travail des ouvriers, j'allai me coucher.
27 mars
Levé de bonne heure pour voir mes ouvriers au travail. Mon frère Tom vint me voir et nous passâmes en revue mes vieux vêtements. Je lui cédai un costume noir, un chapeau et des chaussures.
Au bureau toute la matinée. Visite de sir George Carteret. Je lui fis promettre de me prendre de l'argent sur une lettre de change. Je m'assure ainsi 60 livres que je ne saurais comment me procurer autrement.
A midi je trouve mon escalier complètement démonté et dois prendre une échelle pour monter à l'étage. Comme ma femme ne se sentait pas bien, elle garda la chambre toute la journée.
Puis au Dauphin à un dîner offert par Mr Harris auquel participaient les deux sirs William, milady Batten et ses deux filles, ainsi que d'autres. Beaucoup de gaieté. Restâmes jusqu'à 11 heures du soir et, dans l'allégresse générale je chantai, jouai parfois du violon, il y avait un groupe de violonistes, et enfin nous nous mîmes à danser. Première fois de ma vie que je m'y essayais et je fus surpris de m'y mettre. Pour finir nous fîmes danser Mingo, le serviteur noir de sir William Batten et Jack celui de sir William Penn, et il était étonnant de voir le premier danser avec beaucoup d'adresse.
De retour chez moi j'apprends que ma femme a passé toute la journée au lit.
28 mars 1661
Levé tôt, parmi mes ouvriers. Puis Mr Creed venu me voir je l'accompagnai auprès de sir Robert Sligsby qui vient de recevoir ce titre car on l'a fait baronnet, pour parler des comptes de Mr Creed. De là chez mon cousin Thomas Pepys pour emprunter 1 000 livres pour milord. J'aurai la réponse demain. Chez milord où je restai dîner, ensuite obtins de lui qu'il examinât les comptes de Mr Shipley, que j'avais vérifiés, et qu'il me signât aussi un billet à ordre de 500 livres.
Ensuite avec Mr Shipley au Théâtre où nous vîmes
Rollo, mal joué. Bûmes ensuite un chope de bière et à Londres en voiture. Après l'avoir déposé à Cheapside je rentrai chez moi. Je trouve le travail bien avancé aujourd'hui, ainsi que 70 livres qui m'ont été versées par le trésorier par prélèvement sur la lettre de change, ce que j'attendais depuis longtemps. Je me couchai donc fort satisfait.
29 mars
Levé, parmi mes ouvriers avec grand plaisir. Puis au bureau où je trouve sir William Penn envoyé hier à Chattam pour préparer deux navires à un départ immédiat pour les Indes Orientales, en vue d'une opération contre les Hollandais, à Goa, pensons-nous, mais c'est encore un grand secret.
Dîner chez moi. Vinrent Mr Shipley et Moore et nous travaillâmes puis chez sir William Batten. Beaucoup d'invités à dîner, parmi eux mon camarade de collège Mr Christmas. Très joyeuse compagnie. Arrivèrent deux lettres d'en haut ordonnant d'équiper sans attendre deux bâtiments supplémentèrent pour les Indes orientales. Nous reçûmes tout de suite après des ordres pour le
Hamoshire et le
Nonesuch. Puis chez moi où je rangeai quelques papiers et, ne sachant que faire, la maison étant dans un tel état de saleté, je me mis au lit.
30 mars
Au bureau, sir William Ridder et nous, pour décider des approvisionnement à prévoir pour les bâtiments qui vont aux Indes. Ensuite avec le contrôleur de la Marine, par le fleuve, chez Mr Coventry pour les mêmes discussions.
Chez mon cousin Thomas Pepys dont j'obtins la promesse d'un prêt de 1 000 livres à milord, garanti par milord, mon oncle Robert et moi-même. Puis chez milord où je fis signer à Robert un billet à ordre en sa faveur, j'apposai également ma signature. Milord ajouta la sienne à titre de contre-caution.
Allai ensuite à Londres, me promenai de ci, de là, pris une pinte de vin avec Mr Creed. De retour chez moi envoyai une lettre et les billets à ordre à mon oncle pour qu'il donnât sa signature en faveur de milord.
Je parlai aujourd'hui au Dr Castle du calcul des parts pour le dernier terme et convînmes de nous rencontrer lundi à ce sujet.
31 mars
Dimanche
A l'église où un inconnu prêcha comme un sot. Retour à la maison où je dînai avec ma femme. Elle reste à la maison refusant de s'habiller dans une maison crasseuse.
De nouveau à l'église. Après le sermon je me rendis à nouveau chez mon père et Mrs Turner où malgré toutes mes flatteries je ne pus persuader Theophila de me jouer un morceau au clavecin. Ce qui me fâcha.
Retour à la maison et, trouvant Will parti chez sir William Batten pour bavarder là-bas avec leurs gens, sir William et milady étant à la campagne, j'en pris prétexte pour me mettre en colère contre lui. Prière et au lit.
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à suivre....
1er avril 1661...../
Aujourd'hui revient mon...../