dimanche 24 mai 2015

La gaieté Justine Lévy ( récit France )

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                                   La Gaieté

            La tristesse, oubliée la tristesse. Abolir ce lourd sentiment qui s'enroule autour d'elle, détruit les lueurs du jour. Etre " gaiegaiegaie ". Justine Lévy retrouve Louise, qui n'est autre qu'elle-même, quittée dans        
" Mauvaise fille " alors que sa mère meurt d'un cancer à l'hôpital et qu'elle accouche de son premier enfant, Angèle. Elle ne veut pas offrir à son enfant la tristesse que lui inspirait sa mère, déchue de son titre, de son rôle. La vie quotidienne la confronte sans cesse à des souvenirs douloureux, partagée entre l'éducation de ses deux enfants, le second un garçon, Paul, sa vie d'épouse de Pablo, son travail d'éditrice. Le moment du petit déjeuner peut être porteur de crise de réminiscences, une invitation à un goûter d'anniversaire le rappel des mots cuisants, durs, si mal supportés par la petite fille élevée dorénavant par son père souvent absent, auprès de belle-mère souvent changées, jalouses du souvenir de la maman de Louise belle, ancien mannequin, avant d'être arrêtée pour de sombres histoires. "... La belle-mère bientôt déchue continuait de soliloquer, ta mère ta mère ta mère, et moi je ne regardais plus que ses incisives petites, pointues... " Malgré ses efforts, son père rassurant toujours libre pour l'écouter aussi éloigné soit-il, " ... le chagrin ne disparaît pas quand il s'en va, il passe d'une personne à l'autre, comme un rhume..... cette peine qu'elle m'a refilée, c'est pour ça que moi j'ai décidé d'arrêter la contagion... " Louise combat ses tourments. " Bien sûr que j'adorerais partir en promenade avec un enfant dans chaque main, le nez au vent.... ne pas toujours prévoir les catastrophes. Il y a une photo idiote qui me fascine, on y voit Brad Pitt avec deux de ses enfants, un air cool et un biberon qui dépasse de la poche de son jean... " Cette mère morte neuf ans plus tôt est omniprésente,
" .... maman.... elle me manque toujours et ça me tord le ventre.... ce n'est pas un doudou, ce qui me rapproche d'elle c'est le manque.... " Après la tristesse reconstruire avec la gaieté de la tendresse qu'elle porte à ses enfants. De son premier livre on a dit " ne le secouez pas trop, il est plein de larmes ". De celui-ci dire qu'il est plein de coups qui traversent les pages, empêchent l'auteur de fermer la porte aux souvenirs douloureux. 

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