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1er mars 1663
Jour du Seigneur
Lever et à pied à la chapelle de Whitehall où prêchait un certain docteur Lewis qui passait autrefois pour un homme de beaucoup d'esprit. Mais il lut son sermon du premier au dernier mot, et de manière si hachée et à voix si basse qu'un peu éloigné on ne l'entendait pas, et que moi, qui étais assis prêt, je n'entendis rien qui valut d'être écouté. Chose étrange il omit de dire une prière avant le sermon, ce qui étonna tout le monde, mais fut imputé à sa mémoire défaillante.
Après le sermon très belle anthem.
Entrai ensuite au Palais et me promenai parmi les courtisans, admirai les belles dames et particulièrement milady Castlemaine qui les surpasse toutes et qui est la seule dont la beauté véritable mérite mon admiration. Le roi et la reine étant à table j'allai voir Mr Fox et dînai avec lui. Bonne et nombreuse compagnie. On me dit, entre autres, que la paix est conclue entre le roi de France et le Pape. Et l'on me rapporta aussi les raisons données hier au roi par notre Parlement afin d'expliquer pourquoi il ne le suit pas en matière de tolérance, toutes raison que j'ai eu plaisir à entendre.
Puis chez milord Sandwich, toujours fort enrhumé et forcé à garder la chambre. Comme nous étions seuls nous nous mîmes à causer de la mort et l'héritage de mon oncle, le capitaine. J'en profitai pour pour dire à milord où en sont les choses. Je lus le testament, lui contai tout, et lui montrai quel pauvre bien il avait laissé, ce qui lui paraît fort étrange, et à juste titre.
Ensuite, après avoir chanté des airs nouveaux avec Will Howe, je rentrai à pied à la maison où j'eus la visite de Will Joyce, que je n'avais pas vu ici depuis longtemps et que je ne désire pas revoir de sitôt, ce fat impertinent et pourtant d'un bon naturel et fort préoccupé par la folie dernièrement commise par mon frère en faisant une cour si onéreuse qui n'a abouti à rien et qui, en toute logique, ne pouvait qu'échouer.
Après son départ tous au lit, sans prières, car c'est jour de lessive demain.
2 mars
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Levé tôt et par le fleuve, avec le commissaire Pett à Deptford où nous prîmes le yacht le " Jimmy "que le roi et les lords
virtuosi ont construit l'autre jour, jusqu'à Woolwich, causâmes de choses et d'autres à bord puis à la corderie, puis rembarquâmes et descendîmes quatre ou cinq miles avec un plaisir extraordinaire, car c'était une belle journée avec un bon vent, et nous nous fîmes monter à bord des huîtres toutes fraîches, excellentes et que nous mangeâmes avec grand plaisir.
Comme deux vaisseaux hollandais s'engageaient sur le fleuve, nous envoyâmes deux hommes à bord acheter trois fromages de Hollande à 4 pence la livre, d'excellents fromages. Le commissaire Pett en prit un et moi deux.
Retour à Woolwich et en montant sur le ponton pour voir les câbles de fer que nous fabriquons afin d'économiser du cordage pour attacher les navires à la chaîne, je passai par-dessus bord et tombai sur le pont du vaisseau, le Kent, manquant me casser la main gauche, mais je me suis seulement tordu quelques doigts et en redescendant à terre j'envoyai chercher du baume chez Mrs Acworth, je me massai la main avecet fus rapidement soulagé.
Nous dînâmes au Cerf blanc en compagnie de plusieurs officiers, nous allâmes ensuite voir déplacer le " Royal James " vers le fond de la darse, raison principale de notre venue. Puis à la corderie où nous vîmes comparer du chanvre de Riga et une sorte d'herbe indienne, assez solide mais loin de valoir l'autre et on ne sait pas si elle peut être goudronnée.
Retour au yacht qui nous conduisit jusqu'à Londres, rentrés en barque au bureau et de là au café de Mr Grant avec Mr Pett, rejoints par sir John Cutter et nous causâmes longtemps.
Ensuite à la maison où je trouve ma pauvre femme toute seule et la maison dans un état repoussant, car c'est jour de lessive. Ce qui me fâche car il me faut demain recevoir des amis à dîner.
Ensuite à mon bureau, puis à la maison, souper et au lit.
3 mars
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Lever et à pied jusqu'au quartier du Temple, comme prévu passai chercher le commissaire Pett et à Whitehall faire un compte rendu à Mr Coventry sur notre journée d'hier. Je me rendis ensuite au bureau du Sceau privé où j'obtins une copie de la lettre faisant de sir William Penn l'assistant de sir John Mennes, le contrôleur. Elle ne contient que fort peu de chose, mais je veux m'en servir pour presser sir John Mennes de s'y opposer, sans autre dessein que de faire enrager sir William Penn. Puis retour à la maison par le fleuve et à midi, comme promis arrivent Mrs Turner, sa fille, Mrs Morrice, Roger Pepys pour dîner. Nous fûmes aussi joyeux que je pouvais l'être, car je n'avais pour eux qu'un piètre dîner, mais cela n'est pas si grave, à cause du festin que je dois donner à la fin de ce mois. Mrs Theophila me montra nom inscrit sur sa poitrine, car je suis son Valentin, ce qui va me coûter 20 shillings. Après dîner je les emmenai à la cave et mis en perce mon tonneau de vin de Bordeaux pour eux. Nous nous quittâmes vers le soir, j'allai un moment au bureau, puis à la maison, souper et au lit, d'autant plus tôt que j'ai pris un peu froid sur le fleuve, ce qui me vaut mes douleurs habituelles. Cet après-midi, Roger Pepys me dit être certain que le roi est fort courroucé de la récente décision du Parlement de s'opposer à la tolérance. Ce qui me désole et me fait craindre bien des mécontentements.
4 septembre
Grasse matinée, causai avec ma femme des mesures à prendre pour notre maisonnée, puis lever et au bureau où je travaillai à l'index de mon manuscrit sur la marine. Revins après un rapide dîner et terminai avant la nuit, à ma grande satisfaction. Occupé ensuite à diverses affaires jusqu'à 9 heures du soir, puis à la maison, souper et au lit.
5 mars 1663
Me lève tôt ce matin à titre d'essai, à dessein de commencer la saison des beaux jours en me levant de bonne heure. Ensuite un peu à mon bureau, puis à Westminster en fiacre avec sir John Mennes et sir William Batten. Causé en chemin de l'affaire des lettres patentes concernant sir William Penn, que je crois avoir définitivement arrêtée, car sir John Mennes jure qu'il n'y consentira jamais.
Arrivé dans le vestibule de la Chambre des Communes où j'ai parlé à mon cousin Roger qui se rend demain à Cambridge. Au Palais j'entends dire que les catholiques ont de grandes espérances et pressent fort le roi pour obtenir la tolérance. Les choses, dit-on, vont fort mal en Irlande, le Parlement a voté et le peuple, c'est-à-dire les papistes, proteste contre les commissaires du roi, si bien que l'on dit que les Anglais vont perdre leurs droits fonciers là-bas.
Puis me rendis chez lord Sandwich fort malade. A cause de son rhume il n'avait pas dormi de plusieurs nuits, il pouvait à peine ouvrir les yeux, était très faible et fort chagrin, ce qui me causa bien du souci.
Ensuite, après avoir parlé avec Mr Cooke que je trouvai là, au sujet de cette folie qu'il a de m'importuner, moi et d'autres amis pour que nous lui trouvions une charge, c'est-à-dire celle de garde-magasin de la marine à Tanger, avant même qu'elle n'existe, je retournai au Palais puis en compagnie des deux chevaliers rentrai à la maison en fiacre, trouvai là Mr Moore qui était de sortie, et nous dînâmes ensemble. J'en fus bien content car cela faisait bien longtemps qu'il était cloué chez lui. Arrivée aussi de Mr Hawley. Après dîner je les quittai pour me rendre au bureau où réunion jusque assez tard. Il m'apparaît que je ne rencontrerai aucun obstacle à l'accroissement de mon influence au bureau, à l'exception de sir William Penn maintenant rétabli et revient chez nous plein d'allant, et avec l'intention de rattraper le temps de son absence en se montrant d'une extrême diligence au bureau. Je prie le ciel qu'il en soit ainsi, mais j'espère pourtant le fatiguer par mon propre zèle, car je suis résolu à m'appliquer à mon travail avec autant de force que je le puis si Dieu me prête santé.
Tard au bureau, puis à la maison, souper et au lit.
6 mars 1663
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Lever de bonne heure et vers 8 heures en carrosse à quatre chevaux avec sir John Mennes et sir William Batten à Woolwich. Une belle journée. A l'arsenal nous nous concertâmes et réglâmes plusieurs questions, puis de même à la corderie. Ensuite chez Mr Falconer, nous mangeâmes du poisson que nous avions amené tout préparé. Sa nouvelle femme dîna avec nous, elle était autrefois sa servante, mais semble une personne bien née, avisée, avec d'assez bonnes manières.
Retour à Deptford, même travail que le matin, et rentrâmes à la maison. En chemin agréable conversation, car sir John Mennes est de bonne compagnie, quoiqu'un benêt pour ce qui est des affaires de son bureau.........
A mon bureau puis chez sir William Batten où trouvai le major Holmes récemment revenu de Méditerranée. Il me conte d'étranges histoires sur les fautes commises par Cooper, son lieutenant de vaisseau que j'avais fait nommes. Je ne crois pas ce qu'il me dit, mais j'ai bien du regret de l'entendre, et dois trouver le moyen de le faire renvoyer, bien que je pense que le capitaine est orgueilleux et que l'homme n'est point assez souple avec lui
Retour à mon bureau pour rédiger mon journal, puis à la maison et au lit.
Le frère de mon petit valet Wayneman est venu me voir et je lui ai répété que je dois me séparer de ce garçon que je refuse de garder. Il me prie de le garder encore un peu jusqu'à ce qu'il puisse lui trouver de quoi le faire vivre, ce que je suis prêt à faire pour un temps limité.
Il paraît qu'aujourd'hui, à la Chambre des Communes, on a eu des parole fort dures contre les papistes, car on est furieux de les voir tant s'agiter pour obtenir la tolérance, et une telle obstination en un pareil moment est sans nul doute une grande folie de leur part, quand ils voient bien que la Chambre a déjà montré qu'elle y est absolument opposée.
Ce soir, à mon bureau, Mr Powey m'a dit que milord Sandwich était si malade qu'il a de grandes craintes à son sujet. Ce qui me cause beaucoup de peine, moins pour moi-même que pour sa malheureuse famille.
7 mars
Levé de bonne heure et au bureau. Réunion toute la matinée. A midi, sir William Penn, ce gredin qui cache son jeu, commença de me parler fort aimablement de sa maison et de faire passer toutes les factures pour nos travaux au compte du bureau. Mais c'est un fourbe et je le laissai donc dire sans rien répondre. Et nous nous quittâmes.
Allai dîner et trouvai chez moi Theophila Turner venue à pied sur un coup d'humeur, me prier de trouver une place sur un navire pour John, leur valet qui est un coquin. Il se pourrait pourtant que la mer l'aidât à se réformer, je verrai donc ce que je peux faire. Elle dîna avec moi, puis je pris un fiacre et la reconduisis chez elle, m'arrêtant en chemin dans Cheapside pour lui offrir une douzaine de gants blancs, car elle est ma Valentine. Puis chez milord Sandwich parti chez sir William Wheler pour être plus tranquille. Il a passé une bonne nuit et je le retrouvai là, fort joyeux, jouant aux cartes en nombreuse compagnie. Le quittai et avec Creed au palais de Westminster. Nous nous promenâmes un bon moment. Il me raconta qu'à cause de ce qu'avait dit à la reine milady Gerard contre milady Castlemaine, le roi lui a fait, l'autre jour, un affront en dansant avec milady Castlemaine, alors que milady souhaitait danser avec lui, comme toutes les dames, et depuis elle a reçu du roi l'interdiction de servir la reine. Ce dont on parle fort, milord son mari étant un grand favori.
Retour à la maison en barque et à mon bureau, écrivis du courrier, puis à la maison, et au lit.
8 mars
Jour du Seigneur
Devais me rendre à Whitehall avec sir John Mennes, mais ne fus pas prêt avant son départ. J'allai donc à pied et entendis le Dr King, évêque de Chichester, faire un bon sermon, fort éloquent sur les paroles : " Qui sème dans les larmes récoltera dans la joie ".
La chapelle, pendant le carême, est tendue de noir et l'on ne chante pas d'anthem après le sermon, contrairement à ce qui se fait. Allai voir ensuite milord Sandwich chez sir William Wheler. Je le trouve indisposé, pensant souffrir d'un accès de fièvre, mais l'après-midi il avait retrouvé sa belle humeur. Je dînai avec sir William, la chère était bonne mais peu copieuse, pas meilleure que chez moi un dimanche ordinaire.
Montai après dîner voir milord, se trouvait là Mr Rumbold. Milord, entre autres, nous raconta les moments difficiles qu'il avait traversés quand il était dans la Baltique, qu'il y avait reçu des lettres du roi apportées par Whetstone, ce qui était une grande folie, et qu'un jour milord qui dînait avec Sydney, comme lui plénipotentiaire et son ennemi mortel, aperçut Whetstone et le salua par trois fois, mais l'autre, obstinément, fit mine de ne pas le connaître. Ce que milord mit sur le compte de sa sotte vanité dont il était abondamment pourvu, et il fit aussi remarquer sa présence à Sydney, alors que pendant tout ce temps l'homme avait des lettres du roi, dans sa poche. Et Sydney l'apprit plus tard, à Copenhague, quand les commissaires hollandais lui dirent que milord Sandwich avait affrété un de leurs navires pour ramener Whetstone à Lübeck, car il avait été envoyé de Flandre par le roi. Je ne puis évoquer sans admiration l'équanimité dont milord fit preuve dans toutes ces occasions.
Retour à pied à la maison, rencontrai en chemin Mr Moore avec qui je fis un petit tour dans la rue parmi les drapiers dans l'enclos de Saint-Paul, parlant affaires, puis à la maison, et au lit.
9 mars
Levé de bonne heure et au bureau toute la matinée.
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Vers midi, sir John Robinson, le lord-maire, désirant passer par le jardin en sortant de la Tour, nous rendit visite et m'invita, ainsi que sir William Penn aussi présent, à dîner. Nous acceptâmes et fîmes un grand dîner de carême, composé de poisson avec peu de viande. Puis sir William et moi montâmes dans son carrosse, contre ma volonté car je suis résolu à éviter une trop grande familiarité entre nous, pour nous rendre à Whitehall, mais arrivâmes trop tard, le Duc ayant vu nos collègues avant notre arrivée, ce dont je fus très fâché. Nous fîmes un tour dans le parc et retour à la maison en voiture et me rendis au bureau jusque tard, puis à la maison, souper et au lit.
Avons dîné aujourd'hui avec Mr Slingsby de la Monnaie qui nous a montré toutes les nouvelles pièces, celles d'or comme celles d'argent, un échantillon de chacune, qui sont frappées pour le roi selon le procédé de Blondeau et les a comparées avec celles frappées pour Oliver dont l'effigie est due à Simon et celle du roi à un certain Roettier, un Allemand je crois, qui a aussi dîné avec nous.
Il loue celle de Roettier comme supérieure et vraiment je crois que ce sont elles qui l'emportent, parce que les plus belles, mais ma foi celles du Protecteur me paraissent plus ressemblantes que celles du roi. Mais les deux valent bien d'être vues. Les couronnes de Cromwell se vendent apparemment entre 25 et 30 shillings pièce.
10 mars
Levé et à mon bureau toute la matinée, et c'est un grand plaisir que d'être au travail de bonne heure.Vers midi visite de sir John Mennes. Nous causâmes une demi-heure de cette affaire entre lui et sir William Penn et qu'il est très conscient de la perfidie de ce vieux radoteur et des différentes voies employées......... Tout ceci me fait plaisir à entendre, car je vois que sa malhonnêteté est découverte.
Mangé un méchant dîner de carême à la maison, car ma femme est irritée ce matin en raison d'une querelle, ce matin, avec milady Batten, la cause : mon petit valet est allé chez elle prendre de l'eau au robinet avec la permission de leur servante. Mais milady s'est montrée fort arrogante, disant qu'elle allait apprendre à sa maîtresse de meilleures manières, à quoi ma femme a répondu à voix haute afin d'être entendue, qu'elle ne voyait guère quelles manières milady Batten pourrait lui enseigner.
Après dîner réunion au bureau tout l'après-midi jusqu'à 8 heures du soir, puis écrivis mon courrier, et avant 9 heures à la maison, ce qui m'arrive rarement depuis quelque temps, mais j'ai tant de travail que j'en ai la migraine et ne peux rester davantage. A la maison, souper et au lit.
11 mars 1663
Levé de bonne heure et à mon bureau toute la matinée. Petite promenade dans le jardin avec sir William Batten. Nous avons causé du différend entre sa femme et la mienne, et je crains que ma femme ne soit à blâmer. Vers midi appris par Mr Wood qu'il envoyait Butler, notre principal témoin contre Field, en Nouvelle Angleterre, contre notre gré, ce qui me rendit presque fou de rage. Ensuite dîner à Trinity House avec sir John Mennes et sir William Penn, et nous avons envoyé chercher Wood pour lui dire ce que nous pensions. Il ne sembla pas en faire grand cas et s'en alla.
J'écrivis une lettre que j'envoyai par exprès à Walhamstow à sir William Batten parti là-bas ce matin pour le lui apprendre. Cependant dans l'après-midi Wood nous dit qu'il a nommé quelqu'un d'autre à la place de Butler et qui rattrapera le vaisseau dans les Downs.
Restai tard au bureau, écrivis au commandant en chef dans les Downs et arrangeai les choses de la façon la plus propice possible à favoriser cette affaire. Puis à la maison, et au lit.
12 mars
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Levé de bonne heure et à mon bureau toute la matinée avec le capitaine Cocke pour terminer les comptes afférents à leur contrat pour du chanvre de Riga
A la maison pour dîner. Après dîner arrive mon oncle Thomas avec une lettre pour mon père, par laquelle, conformément à notre désir, lui et son fils donnent ordre à leurs fermiers de nous payer leur loyer, ce qui me fait grand plaisir. Au cours de la conversation il me dit que mon oncle Wight est mécontent que je n'aille jamais le voir, et je ne lui donne point tort. Mais je sais bien qu'ils se sont trop engagés aux côtés de mon oncle Thomas contre nous, je n'ai pas eu, jusqu'ici, trop envie de les voir. Mais maintenant j'irai.
Après son départ, au bureau où je m'occupai du choix des lieutenants de vaisseau et des chirurgiens pour la flotte sur le point d'appareiller. L'affaire se déroule comme je le souhaitais tant pour ce qui est des personnes auxquelles je souhaitais être agréable que pour faire signer les autorisations de paiement rédigées par mes commis.
Réunion prolongée, m'en fus ensuite à la maison où je trouve Mary Ashwell arrivée pour s'installer chez nous, et sur qui je fonde bien des espérances, en priant Dieu qu'elle nous donne satisfaction, et bien que cela me coûte de l'argent, j'en aurai bien de l'agrément. Puis souper et au lit.
Il m'apparaît d'après ses paroles et sa conduite ce soir qu'elle n'est pas fière et fera ce qu'on lui commandera, mais comme elle n'est guère sortie de chez elle, elle ne sait pas comment témoigner à sa maîtresse le respect qu'elle lui montrera quand on lui aura expliqué comment se conduire, car elle n'a été habituée qu'aux petits enfants, et était dans son école une sorte de maîtresse pour eux.
Tourmenté toute la nuit par mon rhume et j'en ai presque perdu la vois si bien que je ne peux quasiment plus parler de manière audible.
13 mars
Levé très tôt et travaillé à mon bureau toutes la matinée. A midi rentrai dîner à la maison. J'attendis le père de Miss Ashwell passé dans la matinée et avait promis de revenir, mais il ne vint pas. J'eus en revanche la visite du capitaine Grove qui me semble être un homme fort brave, c'est du moins ainsi qu'il voudrait apparaître dans ses propos, mais je crois que c'est la vérité, et qu'il me porte un grand respect et mérite d'être encouragé pour le sérieux qu'il montre dans tout ce qu'il fait.
Sortis en bateau avec ma femme et miss Ashwell, les laissai chez Mrs Pearse et me rendis à Whitehall puis au parc de St-James........ Puis je retrouvai ma femme chez Mrs Hunt. Je les emmenai ensuite en fiacre à Hyde Park où se regroupaient un grand nombre de voitures et de visages avenants.
Restâmes jusqu'au soir et à la maison et à mon bureau pour mon courrier, et souper, et au lit.
14 mars
Levé de bonne heure et réunion à mon bureau toute la matinée. Je fis force remontrances à Mr Davies de Deptford et à d'autres pour la façon injuste dont ils usent avec Mitchell pour ce qui est de l'étamine et de ses pavillons, ce qui me fut désagréable, mais c'était pour défendre la vérité. Puis dîner à la maison avec Creed. Nous fîmes une longue promenade dans le jardin, nous avons parlé du piètre service accompli par sir John Lawson en Méditerranée occidentale, raison de toute cette grande renommée et des honneurs qui lui sont rendus. Puis à mon bureau tout l'après-midi à donner aux lieutenants de vaisseau leur brevet pour ce voyage, ce qui, je l'espère, me rapportera quelque chose à leur retour.
Dans la soirée promenade dans le jardin avec ma femme et miss Ashwell. Il m'apparaît que c'est une jeune fille fort habile à toutes sortes d'ouvrages, ce qui me fait grand plaisir, et j'espère que sa présence distraira très bien ma femme, à peu de frais. Écrivis ensuite mon courrier, puis à la maison, souper, et au lit.
15 mars 1663
arfe.fr Jour du Seigneur
Levé et avec ma femme et, pour la première fois, sa dame de compagnie, miss Ashwell, à l'office. Il y a si peu de place sur notre banc avec la soeur de sir John Mennes et sa fille, que je vois bien que lorsque nous venons tous à la fois, certains d'entre nous ne trouvent point à s'asseoir, mais je suppose que nous trouverons quelque solution. Dîner à la maison et, derechef, à l'office l'après-midi, puis à la maison et à mon bureau jusqu'au soir occupé à une chose ou une autre, et je relus mes résolutions comme j'y suis tenu chaque dimanche, puis à la maison, souper et menus propos. Miss Ashwell est de si bonne compagnie que je crois que tout se passera bien avec elle. Ensuite, prières et au lit.
Aujourd'hui le temps, fort beau et chaud depuis quelques jours, est devenu très humide et froid, et il a tonné très fort cet après-midi durant toute la durée de l'office, ce que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps.
à suivre..........
16 mars 1663
Levé de.......................