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Chaussette
La fable ne doit point rougir, fût-ce même d'une chaussette
A qui donc parle la chaussette ?
Au soulier :
- Vous me servez, si moi je sers le pied,
Nous sommes bien sûr noués et liés
Par des lacets, vous et moi,
Par des bandes, lui et moi,
C'est pourquoi il va de soi
Que je suis votre aînée, comme de moi le pied...
Oh ! vous faites le fier ! Écoutez ce que je vous dis !
Il se prend pour quelqu'un ! Qui donc croyez-vous être,
Un vêtement peut-être ?
Attendez plutôt, si Dieu le permet, la semaine des quatre jeudis !
Vous perdez tout bon sens, gaine de cuir grossier,
Cela vous est pourtant honneur et grâce insignes
Que moi chaussette, enveloppant le pied,
Moi son ami de peau, vous juge digne
D'être mon interlocuteur !
Embrassez mon orteil et taisez-vous ! Silence !
La face adverse,
Le vis-à-vis
Réplique : - A votre gré ! chaussette n'est point un habit, aulouvrejaime.wordpress.com
Et ne vaut point notre semelle.
Ce n'est rien qu'une bagatelle
Pour la pantoufle et la chaussure !
Toiles d'araignée et fils purs !
Et le pied les écoute et, lui, fait ce qu'il veut :
Il les piétine tous les deux.
Eliezer Steinbarg
( Bessarabie 1880 Czernowitz 1932 - Conteur
ilinspira s' notamment de La Fontaine, tout en respectant
les histoires juives. extrait de l'album
Anthologie de la poésie yiddish éd. Poésies Gallimard )
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