beauté. Ses poèmes maintes fois retravaillés, il admire Baudelaire et ses Fleurs du Mal.
Professeur d'anglais il traduit Edgar Poe. Chahuté par ses élèves, de santé fragile, il subit
également la perte douloureuse d'un enfant. Verlaine publie certains textes dans Les Poètes
Maudits ( Sonnets ). Le poème qui suit, Brise Marine, parait en 1866 dans le Parnasse
Contemporain, alors qu'il est occupé par l'écriture de l'Après-midi d'un Faune. 1896
Verlaine meurt, son titre Prince des Poètes revient à Mallarmé, poète symboliste. Il
disparaît en 1898.
BRISE MARINE
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! Là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux,
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe,
O nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend,
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallarmé
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