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Le journal de Maïdan
A partir du 21 novembre 2013 le journal que tient Andreï Kourkouv devient le récit de sa vie quotidienne à Kiev, dans une Ukraine que la Russie dépossède d'une partie de son territoire, la Crimée, Sébastopol et ses bateaux, un sous-marin de plus de 40 ans, sans que les Européens entre autres réagissent, tout au moins dans un premier temps. Mais le peuple de l'Ukraine occidentale refuse les tentatives d'annexion de l'est, Donnetsk, et manifeste place du marché, le Maïdan, devenue place de l'Indépendance. Du balcon de son logement l'auteur observe. Il se promène beaucoup et consulte Internet en priorité, critique la forte désinformation, ces nouvelles transmises de Russie surtout. Dans un pays qui compte 184 partis politiques, où les oligarques maintiennent une pression très forte sur les administrations, où le hvrinia se dévalorise face au dollar ou à l'euro, difficultés d'approvisionnement. Les bandes, les soldats russes, tabassent, tuent. De très nombreuses armes circulent, des banques sont pillées, pourtant les indépendantistes pro-européens résistent sur la place du Maïdan, des tentes, des vêtements chauds apportés par les habitants, le thé et la vodka, des barricades bloquent des rues. La ville se protège. Kourkov n'est pas tendre pour un président qu'il dit de très petite culture, Ianoukovitch cette année-là. Mais si l'écrivain semble démoralisé, craint la guerre, il continue à planter des pommes de terre que lui offre son voisin à Lazarevka. Aidés de ses deux fils il plante la pelouse de la maison de campagne, sa fille restée à Kiev organise des soirées avec ses amies. Durant ces mois d'hiver par -20° l'auteur du Pingouin retrouve toutes les semaines ses amis au bain, ou se baigne trois fois dans le Dniepr selon un rituel. Les scènes de violence sont coupées par le travail de l'écrivain, meeting, visites dans des lycées, des bibliothèques. " Dans une conversation avec des lycéens... - Que va-t-il se passer maintenant ? Comment peut-on influer sur l'avenir de l'Ukraine ? Le nouveau gouvernement ukrainien pourra-t-il tirer le pays de l'ornière économique et morale ? " Mais aussi vie de famille, vacances de nouvel an en Crimée, les dernières pense-t-il, tous les cinq, dix-sept heures de train et trois enfants se disputent pour avoir la couchette du haut. Durant cette période ( Poutine, rudement traité par l'auteur, a interdit l'importation de bonbons et de saucissons ukrainiens en Russie. Le président élu en mai possède " la plus grosse entreprise de confiserie du pays " ) le kievain qui n'a que des euros en poche ou des dollars peut ne pas trouver de banque qui les lui échangera contre des hvrinias, ainsi Karkov ne put faire l'achat de fromages et de gâteaux géorgiens au marché. Le livre nous a délivré un petit peu d'histoire de ce pays qui connut la famine dans les années trente, sous la domination de Staline, et s'achève le 24 avril 2014.
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