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L'homme qui peignait les âmes
Roman tout à la fois conte cruel, pour adultes compréhensifs. Mais réalité des faits. Une icône est la véritable héroïne de ce roman-conte. A Mar Saba, Avner jeune pêcheur, avec son père, livre du poisson au monastère situé à 20 kilomètres de Bethléem. Il est juif mais ses livraisons toujours accueillies avec plaisir par le moine qui lui réserve une collation faite des fruits d'un figuier sauvage. Ce jour-là son regard tombe sur une icône. Fasciné le jeune garçon, il a 14 ans, questionne, et le moine " lit " l'image. Submergé par l'émotion devant le tableau plus que par l'image qui représente le Christ. Accepté par les moines il peint à son tour les sujets habituels dans leur atelier. Mais le père d'Avner n'apprécie pas cette vie parallèle. En l'an mille dans la Palestine d'alors chacun vit de son côté sa foi. Mais rien n'empêchera Avner de peindre. Le départ de sa cousine élevée dans leur foyer après la mort de sa mère, sœur de la maman du jeune homme, alors qu'ils découvrent l'amour et ses désirs, et ses accommodements dans les modestes, petites maisons. De jolies scènes, avec les moutons, un papillon, des odeurs. Avner a trouvé sa voie, ses icônes le révèlent le meilleur iconographe de l'équipe de moines. Mais à la jalousie, moines mais hommes, s'ajoute l'éclat des scènes, des saints, et le bleu qu'emploie Avner pour ses fonds, délaissant le lapis-lazuli. L'higoumène reconnait par-devers lui : Avner l'a trompé, il n'a pas renié sa religion, n'est pas devenu chrétien. Il doit quitter le monastère. Dans son dénuement il a la chance de rencontrer Mansour, marchand ambulant accompagné d'un âne, d'une mule et d'un chameau. Il accompagne l'homme, musulman qui suit les rites de sa religion. Pourquoi ne pas faire route à ses côtés. Jeune homme né juif, il peint des icônes représentant des sujets chrétiens et prie avec leurs mots, et à ce moment de sa vie il suit les règles de son compagnon sans arrière-pensée. Les règles, les prières sont le fruit des hommes, mais, ce qu'on lui reproché, lorsqu'il peint : il saisit, l'intérieur de l'humain, l'âme. Était-il-elle bon ou cruel, fâché ou indifférent, le peintre observe, se retire et produit ce qu'il a saisi. Ainsi au fil des ans et de ses pérégrinations avec ce compagnon, il a aussi un passé douloureux, les portraits apportent un apaisement dans le quotidien de ces modèles. Mais les croyants des trois religions sont réunis dans une haine pour ce peintre et ses représentations des femmes et des hommes. Rien ne détourne Avner. Il regarde avec l'esprit et saisit celui du demandeur-euse. Ils se réfugient à Capharnaüm, la ville maudite. Mais les Croisés fondent sur cette Palestine qu'ils veulent arracher à ceux qu'ils nomment mécréants. Le portrait de l'un d'eux sauvera-t-il le petit groupe de la cruauté des femmes et des hommes inquiets devant ces représentations, ces portraits qu'ils craignent. De ces chapitres courts on sort encore enfoui dans les grottes nombreuses, de ce pays où dans cette histoire les femmes sont douces, les animaux des compagnons heureux. Des senteurs, et l'histoire d'icônes que l'auteur signalent dans certaines galeries à Paris, à Moscou. Bonne lecture, agréable, dépaysement, également dans le temps, assuré. M.B.
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