Sur la vie de mon père
Biographie reconstituée
" Pourquoi ai-je choisi de devenir acteur "s'interroge Gérard Darmon. Personne dans sa famille n'a eu ce souhait, son père peut-être. Ce père longtemps un mystère pour ce fils unique d'un couple mal assorti, mais fils aimé. Son père, 4è d'une fratrie de 14 enfants, né comme sa mère dans un bourg proche d'Oran obligé d'aider sa mère, veuve et sans le soutien de ses trois aînés morts à la guerre quelque part dans les Dardanelles, a quitté l'école, il a onze ans. Enfant vif, actif, il sera entre autres groom. Son fils plus tard lira Spirou et imaginera ce père muet sur son passé, sous la coiffe du petit héros. Arrivent les années 1920 les spectacles parisiens se produisent à Oran, Henri Darmon aurait pu tenter une carrière de chanteur grâce à une diva de passage. Sa mère refusa, il poursuivit une vie souvent dans " le milieu ". Il fut spahi. Un jour il arrive à Paris, a à peine 20 ans, fréquente la rue de Lappe, les marlous de la Bastille et du faubourg Montmartre, s'installe rue des Plantes, puis rue des Artistes, dans le 14è, près de la voie de chemin de fer, important car voici la guerre, et celui que l'on appelle " Trompe-la-Mort " dans le milieu, a vécu cette période difficile inscrit en toute fin aux FFI. 1945, Darmon s'installe alors, représentant en vins et spiritueux, s'éloigne des femmes qui s'offrent des danseurs mondains, des soubrettes, et ramène du pays où souffle le levèche, Viviane, l'une des quatre filles ( neuf enfants tout de même ) qui voulait être institutrice, mais sombre, neurasthénique, à la mort de la mère brûlée vive. Ce passé reconstitué Gérard Darmon le rétablit par petites touches, à la mort de son père qu'il apprend alors qu'il tourne à Soweto. Son père est non seulement un taiseux, mais aussi une ombre. Pas inscrit à la Sécurité Sociale, à une Caisse de Retraite, ces repaires, le fils à la reconquête du père très présent depuis sa disparition, va d'administration en ministère pour retrouver des fragments de la vie aventureuse du père bien adapté à la vie parisienne, alors que sa mère toujours triste survécut à son mal-être et à ce mariage-compagnonnage grâce au travail pour lequel elle montra des dispositions et lui donna une bonne assise sociale.
Chercher le père, stimulant pour les auteurs : rappel voir plus bas " Pascal Brukner, Un bon fils. - Marc Lavoine " LHomme qui ment ". Et le lecteur attrape, retient ce qu'il recherche, sans doute.
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