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17 Juin 1662
Levé et visite de Mr Mallard pour m'emprunter 30 shillings qu'il me remboursera avec l'argent qui qui lui est dû pour son récent voyage sur le James et le Charles
Au bureau où je passai toute la matinée. Rentrai dîner, ma femme n'étant pas bien a quand même dîné avec moi. Retour au bureau et chez sir William Batten où nous nous sommes retrouvés par hasard et avons causé. Ils ont bu du vin mais je me suis abstenu de répondre à leurs toasts. Je constate que sir John Mennes est une excellente compagnie. Plus tard rentrai et au lit, à la lumière du jour.
18 juin
Levé de bonne heure et après avoir lu un peu de Cicéron, je fis ma toilette et allai au bureau, occupé toute la matinée. A midi Mr Creed vint me voir pour affaires, et nous nous rendîmes ensemble à pied jusqu'à Lincoln's Inn. Après un ou deux tours au jardin nous nous sommes quittés et j'allai chez milord Crew avec qui je dînai. J'apprends que l'on parle partout du courage de sir Henry Vane à sa mort comme d'un miracle. De là à Somerset House au cabinet de sir John Winter où j'ai trouvé Mr Pett. Nous avons revu tous deux son dernier contrat avec le roi pour la forêt de Dean. J'ai pris des notes sur le nouveau contrat qu'il est en train de conclure. Cela fait nous allâmes à pied chez Lely le peintre où nous vîmes, entre autres belles choses, la duchesse d'York, grandeur nature, assise en grand apparat dans un fauteuil, vêtue de satin blanc. Et un autre du roi qui n'est pas fini. De bien belles choses. J'ai donné quelque chose au domestique qui nous les montra, et il m'a promis quand je reviendrai de me montrer celui de milady Castlemaine que je ne pus voir car il était sous clef.
De là chez Wright le peintre. Mais, grands Dieux ! quelle différence entre leurs oeuvres. De la au Temple où j'ai parlé à mon cousin Roger qui ne me donne guère à espérer dans l'affaire entre mon oncle Thomas et nous. Puis avec Mr Pett, qui habitait dans l'appartement de son fils, nous allâmes en voiture à l'ancienne Bourse. Nous nous quittâmes là et je rentrai, allai au bureau jusqu'au soir. On a nettoyé aujourd'hui les fenêtres de mon bureau et une croisée dans mon cabinet. Puis à la maison, et après quelques joyeux propos dans la cuisine avec ma femme et les servantes, ce que je fais souvent maintenant, car je suis fort satisfait de mes deux servantes, au lit.
19 juin
Levé à 5 heures, et tandis que mon domestique Will se préparait pour me trouver, j'ai pris mon luth. J'en ai un peu joué, puis je m'habillai et allai au bureau préparer notre réunion de ce matin.
Elle a duré longtemps, nous avions à traiter une grosse affaire secrète, un marché avec sir William Rider, Mr Cutler et le capitaine Cocke pour 500 tonnes de chanvre, et c'est moi qui dois rédiger les conditions.
Rentrai dîner à la maison où je trouve Mr Moore. Lui et moi avons fait nos comptes et les avons réglés. Puis avec le dernier coffre de crusados chez l'échevin Backwell, et sa femme qui allait monter en voiture était dans la boutique et comme elle avait un verre plein de bonbons parfumés que lui avait donné don Duarte de Silva, le négociant portugais venu avec la reine, je manifestai le désir de les goûter. Elle m'en versa un dans la main. C'était bon, mais ils me plurent davantage venant d'une jolie femme.
A la maison et au bureau à préparer des papiers et des affaires, et en vérité, il y a bien longtemps que je n'ai eu la tête aussi pleine d'affaires, et avec tant de plaisir, car je commence à comprendre le plaisir que cela donne. Dieu m'accorde la santé ! Et au lit.
20 juin
oiseaux.net
Levé à 4 ou 5 heures et au bureau où je rédigeai la convention entre le roi et John Winter pour la forêt de Dean. Cela fait il arriva. Je ne savais pas auparavant qu'il était le secrétaire de la reine, mais il m'apparût comme un homme de grand talent. Nous l'avons lue et elle nous a satisfait. Cela fait je cherchai la forêt de Dean sur la carte de Speed. Il me montra où elle se trouve, et le Lea Bailey et les gros frais pour transporter le bois jusqu'à Lydney, et bien d'autres choses utiles à savoir. Et je m'aperçois que c'est un gros défaut pour mon travail de ne pas connaître l'aspect géographique de mes affaires.
Au bureau jusqu'à ce que Mr Moore m'emmène et chez moi nous examinâmes de nouveau nos papiers. Et nos comptes une fois équilibrés nous nous sommes donné réciproquement pleine décharge. En ce qui concerne ses comptes et beaucoup d'autres, je m'aperçois que je pourrai me faire un état véridique de ma fortune dans un jour ou deux, mieux que je ne l'ai pu depuis un an.
Puis nous nous rendîmes chez l'échevin Backwell et avons fait la même chose. Je donnai un reçu unique pour tout l'argent que j'en ai reçu sur le compte des crusados de milord. Puis j'allai à la Bourse où j'apprends que les négociants ont grand peur d'une rupture avec les Espagnols, car ils pensent qu'ils ne supporteront pas que Tanger, Dunkerque et la Jamaïque soient à nous, et nos négociants commencent à rapatrier leur fortune aussi vite qu'ils le peuvent. Puis à la venelle de la Tête du Pape où je me suis acheté une boîte d'instruments qui m'a coûté 14 shillings. La première fantaisie que je me suis offerte depuis longtemps. Mais je le fais avec quelque scrupule, bien que ma conscience me dise que c'est en escomptant que cela me rendra service au bureau d'avoir un cahier où mettre mes notes et un compas. Mais j'avoue que je le fais d'autant plus volontiers que je m'aperçois par mes comptes que j'aurai 30 livres de plus que je ne m'y attendais. Mais je veux aller au bout de tous mes comptes avant demain soir. Puis rentrai à la maison pour dîner et visite de Mr Moore. Il est parti et j'ai été au bureau terminer de nombreuses affaires. Dans la soirée ma femme, moi et Jane avons passé le fleuve pour nous rendre à la Demi-Etape, belle et agréable promenade, mais grand vent. Retour à la maison, et au lit.
21 juin
Levé vers 4 heures du matin et réglé des affaires privées, puis fis ma toilette et allai au bureau
préparer notre réunion d'aujourd'hui.
Au bout d'un moment notre réunion a commencé et à midi avec sir William Penn à Trinity House où les principaux officiers donnaient un banquet. La chère était excellente et abondante et il y avait beaucoup de monde, mais peu distingué. Le lieutenant de la Tour comme je lui demandais comment Henry Vane était mort, me dit qu'il était mort avec une violente émotion, mais tout le monde reconnaît qu'il est mort le plus courageusement du monde. De là au bureau, arrivèrent sir William Rider, le capitaine Cocke et Mr Cutler, comme convenu pour conférer du marché de 500 tonnes de chanvre à conclure entre eux et nous. Je m'occupai ensuite d'autres affaires et rentrai à la maison. Je trouvai Mr Creed qui resta à causer avec ma femme et moi une heure ou deux, et je mis mon costume de cheval en drap, rien que pour lui montrer comment il est, et je crois qu'il fera très bien. Lui parti et comme ma femme et les servantes se plaignaient du petit laquais je l'appelai avec mon fouet et le fouettai jusqu'à ne plus pouvoir bouger, et je ne pus pourtant lui faire avouer aucun des mensonges dont elles l'accusent. Finalement, ne voulant pas le laisser partir sans vainqueur, je le repris à partie, lui enlevai sa blouse le mettant en chemise et je le fouettai jusqu'à ce qu'il ait avoué qu'il avait bien bu le petit lait, ce qu'il niait. Et arraché un oeillet et surtout posé le chandelier sur le sol dans sa chambre, ce qu'il a nié tout ce trimestre. J'avoue que c'est une des choses les plus étonnantes que j'aie jamais vues, qu'un enfant si jeune puisse se montrer capable d'endurer la moitié de ce qu'il a souffert pour soutenir un mensonge. Mais je crois que je serai bien forcé de le renvoyer. Et au lit, le bras tout fatigué.
22 juin
Jour du Seigneur
J'ai mis aujourd'hui pour la première fois mon pourpoint à crevés qui me plaît fort. Mr Shipley m'a rendu visite dans la matinée. Il me dit qu'il est revenu de Hinchingbrooke hier soir avec milord. Nous passâmes une heure à vérifier ses comptes et nous nous rendîmes à pied à la Garde-Robe, nous entretenant des affaires de milord. Il me dit, ce qui m'a fort étonné, que Mr Barnwell est mort en devant 500 livres à milord. t Positivr.fr
Au bout d'un moment revenu de l'église et je dînai avec lui et d'autres personnes. Il était très gai et me prit ensuite avec lui pour me parler des affaires publiques et d'autres. Puis je me rendis chez mon frère Tom que j'emmenai vers la maison ( m'arrêtant à la Garde-Robe pour parler avec Mr Moore ) et chez moi. Je lui payai tout ce que je lui devais et portai les 20 livres récemment prêtées à 40 livres pour lesquelles il donnera une reconnaissance à Mr Shipley, car cet argent lui appartient.
Ma femme et moi fîmes une promenade au jardin où toute notre conversation fut de dire du mal de sir William Penn, contre qui j'ai eu récemment grandement cause d'être prévenu. Au bout d'un moment il sortit avec sa fille se promener, et nous les ignorâmes un grand moment. Nous leur dîmes finalement quelques mots en rentrant, et bonsoir et au lit. Aujourd'hui on m'a parlé d'une dame portugaise, à Hampton Court, qui a déjà donné naissance à un enfant depuis l'arrivée de la reine. Mais le roi n'a pas permis qu'on cherchât à qui il est, de sorte que l'histoire n'est pas encore publique. En rentrant, ce soir, j'ai rencontré Will Swan qui continue comme jamais à faire l'éloge des fanatiques. Il est plein de pitié pour milord Sandwich et pour moi parce que nous nous abandonnons à la méchanceté du monde et que notre chute est imminente. Car il voit que lui et sa bande sont le véritable esprit de la nation, et la majorité de la nation aussi, ceux qui veulent avoir la liberté de conscience en dépit du présent Acte d'uniformité ou bien la mort. Et s'il ne leur est pas permis de prêcher en public, ils prêcheront dans leurs demeures. Il m'a dit qu'il est certain qu'Henry Vane est allé au paradis, car jamais homme ne mourut davantage en martyr et en saint. Et que le roi a davantage perdu par la mort de cet homme qu'il n'y regagnera d'un grand moment. De tout cela je ne sais que penser, mais j'avoue que je crois vraiment que les évêques ne pourront jamais se comporter avec autant d'arrogance qu'eux.
23 juin 1662
Levé de bonne heure ce matin, et mes gens déposent les tentures et autres choses chez moi à cause de la grande poussière que fait déjà la démolition de la maison de sir William Batten, et que fera celle de la mienne quand nous en serons là. A mon bureau, et travaillai assidûment toute la matinée. A midi à la Bourse voir le Dr Williams qui m'a dit ce matin qu'il irait demain à la campagne. Je n'ai pas réussi à le trouver mais rencontrant Mr Frank Moore, l'ancien domestique de milord Lambert, et avec deux ou trois de ses amis nous allâmes dans une taverne. Ils burent, mais moi seulement de la petite bière. Dans la pièce voisine quelqu'un jouait excellemment du tympanon qui, quand il est bien joué me plaît bien. Mais l'un de notre groupe, quelqu'un qui aime discourir, parla longuement de la loi contre les marins qui les oblige à rendre des comptes, et qu'elle a été faite expressément pour milord Sandwich qui devait 100 000 livres et auquel Oliver avait dû à maintes reprises faire grâce de ses dettes. Cela me fâcha contre lui mais je ne pensai pas qu'il valût la peine de le contredire, mais je pris congé et rentrai. Après un léger dîner je revins à mon bureau. Dans la soirée sir William Warren vint me trouver pour affaires. Cela fait, comme nous parlions de planches, je lui proposai d'aller avec lui voir ses bateaux porteurs de planches. Il me montra la différence entre Drammen, le Svinsund, le Christiania et d'autres, et il m'apprit bien des choses agréables à savoir sur la manière de scier et de couper les planches en utilisant des moulins à eau, et ce qui les rend plus chères ou meilleures marché, entre autres quand la neige n'est pas assez abondante pour combler les vallées et qu'ils passent de hauteur en hauteur sur la neige. alors le transport est cher. Du bateau il me conduisit sur son chantier où il y a de nombreuses et d'immenses piles de planches, d'espars et de cabrions et de madriers, entre lesquels je ne connaissais pas jusque-là la différence. Et en vérité je suis très fier de cette soirée. Il me fit entrer dans sa maison qui est très jolie, propre et bien meublée. Après un verre, non pas de vin car je ne pouvais pas me laisser tenter, mais un verre de bière allemande, je rentrai sain et sauf par le fleuve. Mais comme il était tard je fus forcé de descendre à la douane et je rentrai et me mis au lit. Quand j'étais au lit arriva une lettre du Duc ordonnant d'armer immédiatement quatre navires de Portsmouth. Je ne sais pas encore pour quoi. De sorte que je fus forcé de faire écrire des lettres par Will et je les signai dans mon lit et les expédiai par exprès. Puis je m'endormis.
24 juin
e-sushi.fr La Saint-Jean
Levé de bonne heure et à mon bureau pour préparer notre réunion. Arriva mon cousin Harry Alcock venu me demander par une lettre d'un mon père qu'il m'adressait, car il avait passé quelques jours chez lui, de l'aider à obtenir une place. Je lui proposai la mer. Je crois qu'il acceptera et j'espère qu'il réussira.
En réunion toute la matinée et, j'en bénis Dieu, je m'aperçois que par mon application au travail ces derniers temps je gagne du terrain au bureau de jour en jour.
A midi à la Bourse où je commence à être aussi connu. Rentrai dîner puis au bureau tout l'après-midi régler des affaires. Le soir on m'apprend que Field, le gredin, m'a fait condamner à l'Hôtel de Ville à 30 livres pour son incarcération, pour laquelle j'ai signé le mandat avec les officiers. Mais comme c'étaient des parlementaires il a commencé son procès par moi et il menace d'aller plus loin. Mais j'espère que le duc d'York me soutiendra.
Le soir à la maison, Mr Spong vint me voir. Nous sommes restés chanter sur la terrasse jusqu'à près de 10 heures du soir. Puis il partit. C'est un homme assez inoffensif et intelligent. Et je suis allé me coucher dans un grand contentement d'esprit qui, je l'espère, grâce à mon assiduité dans mon travail, sera durable.
25 juin
Levé à 4 heures et mis mes comptes avec milord en très bon ordre, puis à mon bureau, après avoir résolu beaucoup d'affaires j'allai à la Garde-Robe, mais j'apprends que milord est allé à Hampton Court. Après un entretien avec Mr Shipley j'allai dans Thames Street en aval du Pont, m'enquérir dans les boutiques du prix du goudron et de l'huile. Je trouve grand sujet de satisfaction et j'espère par cette pratique épargner l'argent du roi. Dîner à la maison puis à la Bourse, et de nouveau à la maison et au bureau à préparer le travail pour demain après-midi. Le soir promenade avec ma femme sur la terrasse, puis souper et au lit. Ma femme a ces derniers temps une grande douleur à l'oreille. Elle commence ce soir à prendre médecine pour cela. Et j'ai un rhume et ma vieille douleur est fortement revenu.
26 juin 1662
Levé et pris une purge, mais de façon à ne pas m'empêcher de sortir, seulement pour me relâcher, car j'ai le ventre serré. Au bureau toute la matinée, en réunion jusqu'à midi, puis je ramenai le commissaire Pett à la maison pour dîner. J'ai eu le coeur soulevé quand on a apporté sur la table mon esturgeon sur lequel j'ai vu ramper quantité de petits vers, sans doute parce que la saumure était vieille.
Lui parti arrive Mr Nicholson, mon ancien condisciple de Magdalène, et nous jouâmes trois ou quatre morceaux au violon et au violoncelle. Nous nous quittâmes et allai au bureau jusqu'au soir. Puis arrivèrent Mr Shipley et Creed pour régler des comptes de milord, et au lit.
27 juin
Levé de bonne heure pas tout à fait débarrassé de ma douleur. Je repris une purge et je me préparai à sortir. J'allai chez milord qui s'est levé dès qu'il a su que j'étais là. En robe de chambre et chemise il est resté à me parler pendant deux heures, je crois bien, sur les plus graves questions concernant son état présent et ses intérêts. Entre autres de son principal dessein : premièrement de se libérer de toutes les dettes qu'il a envers le roi pour l'argent de l'ambassade, et puis une amnistie. Puis de faire confirmer sa terre, et puis s'entretenir et consulter pour savoir ce qu'il peut faire de mieux, conserver ou non sa charge dans la marine. Car il voit bien que le Duc aimerait le chasser et cla grâce à Coventry. Et à ce moment il me dit que les conditions de la paix d'Alger lui étaient entièrement dues, et qu'il avait clairement dit à Lawson que c'était clairement convenu entre eux, qu'il en aurait l'honneur si elles étaient acceptées, et qu'en conséquence elles avaient été envoyées en Angleterre, avec ce titre : " Articles arrêtés par sir John Lawson, conformément aux instructions reçues de son Altesse royale Jacques, duc d'York, etc. et de son Excellence le comte de Sandwich ". Ce qui était plus qu'il ne fallait, mais Lawson écrivit à milord que ce n'était pas lui mais le Conseil de la guerre qui avait exigé que son Altesse Royale figurât dans le titre, bien qu'il n'y eût pas figuré pour un seul mot. Mais le duc d'York les a hier soumis au Conseil pour être imprimés avec ce titre " Arrêtés par sir John Lawson, chevalier " et milord complètement omis. Or je trouve milord fort habile, car il me dit qu'il s'aperçoit bien qu'ils ont le dessein d'élever Lawson autant qu'ils le pourront et que sa contre-ruse est de l'élever encore plus haut. Ils se verront ainsi frustrés de leur dessein et finalement jaloux de Lawson. Il m'a raconté ceci avec grande satisfaction. Et que plusieurs des serviteurs du Duc, milord Berkley, Mr Talbot et d'autres, se sont plaints à milord de Coventry et voudraient le chasser. Milord reconnaît que le plus grand obstacle c'est Coventry. Il a paru insinuer avoir jusqu'ici été soutenu par le r le chancelier contre le Duc, moi etais que se passerait-il s'il arrivait que se fussent le Duc et le chancelier contre le roi ? Ce que, bien qu'il l'ait dit en ces termes clairs, je n'ai pas vraiment compris. Mais je le comprendrai peut-être plus tard.
Milord m'a dit aussi que le Duc en personne, à Portsmouth, avait remercié milord de sa peine et de ses soins et qu'il voyait bien que c'est aux vieux capitaines de faire le travail, et que les nouveaux gâteraient tout, et que milord avait fort discrètement déclaré au Duc, tout à fait contre son jugement et son inclination, qu'il fallait quand même soutenir et encourager les nouveaux capitaines nommés par le roi. Il fera ainsi de ce parti ses obligés et préviendra autant que possible leur jalousie. Mais il dit qu'à coup sûr les choses iront à vau-l'eau si jamais les vieux capitaines disparaissaient et que seuls les nouveaux aient des commandements.
Puis nous parlâmes de sir John Mennes dont milord a une bien piètre opinion, et que la première fois il est venu trouver milord fort mécontent et de mauvaise humeur, et qu'il avait étudié et scruté tous ses livres pour voir s'il s'était jamais produit que deux pavillons fussent arborés ensemble à la grande hune, sans en trouver d'exemple. Il avait même convoqué ses commandants à son bord pour les consulter, de sorte qu'en arrivant bord à bord avec milord il rentra son pavillon et ne le hissa plus de toute la journée. Le lendemain milord lui dit qu'il n'était pas convenable d'être au mouillage sans pavillon et de par conséquent de le mettre à la hune de misaine. Car il semble que milord avait eu connaissance de ses instructions, ne pas arborer son pavillon à la grande hune en présence du Duc ou de milord.
Mais après, milord l'a caressé, et il le croit son ami autant que son intérêt le lui permet.
Je racontai à milord ma récente dispute entre Swan et moi, et il m'en raconta une récente entre le Dr Dell et lui quand il était à la campagne. klaire.fr
Nous décidâmes de finalement régler tous ses comptes aussi rapidement que possible. Je partis donc et j'allai à mon bureau où je trouvai sir William Penn qui me pria de faire un tour de jardin avec lui. Il me dit alors que le jour de son départ pour l'Irlande était fixé et que puisque je lui avais parlé d'un service qu'il pourrait rendre à un parent que j'ai là-bas, Samuel Pepys, il me dit qu'il ferait très volontiers ce que je lui ordonnerais. Il me dit aussi qu'il fallait absolument que nous prenions un plat ensemble avant son départ et m'invita avec ma femme pour le dimanche suivant. A tout cela j'acquiesçai froidement, car mon coeur ne peut l'aimer ni avoir bonne opinion de lui depuis qu'il m'a joué ce tour pendable. Mais il ne m'a rien manifesté de notre querelle, moi non plus. Nous quittâmes et j'allai par le fleuve à Deptford où je trouvai sir William Batten seul. Il versait trois trimestres de paie à l'arsenal. Puis dîner, extrêmement somptueux, ce qui me contraria fort et me fit regretter d'être là. Après le dîner arrive sir John Mennes et quelques capitaines qui avaient été aujourd'hui à un conseil de guerre. Ils nous racontent qu'ils ont acquitté le commandant Hall accusé de lâcheté pour avoir laissé s'enfuir le vieux Winter, le pirate d'Alger, avec quelques prises. Et acquitté aussi le commandant Diamond de l'assassinat d'un homme qu'il avait frappé, mais qui avait survécu plusieurs moi jusqu'à ce que ivre il soit tombé dans la cale et se soit fracturé la mâchoire et soit mort. Mais ils disent qu'il y a des accusation d'obscénité inouïe contre lui. L'une est qu'il aurait bu à genoux à la santé du roi et de la reine à Lisbonne en souhaitant que le vit du roi entrât dans le con de la reine jusqu'à son coeur pour lui faire encore crier " toc-toc.
De nouveau à la paie. Je les laissai et allai à pied à Rotherhithe et à la maison. Vinrent Mr Creed et Shipley. Ils restèrent jusqu'au soir pour les comptes de milord que nous entreprîmes de mettre en ordre. Et nous nous quittâmes et j'allai au lit.
Mr Hollier est venu aujourd'hui voir ma femme et l'a guérie de sa douleur d'oreille en enlevant une quantité prodigieuse de cérumen dur qui s'était durci au fond de l'oreille, ce dont je suis bien content.
28 juin20
Levé pour travailler aux comptes de milord et aux miens, puis au bureau où la réunion a duré toute la matinée. A midi, comme convenu, à la Mitre où Mr Shipley nous a offert, à Mr Creed et à mon oncle Wight, un plat de poisson. Puis au bureau jusqu'au soir. Et à la maison et, après avoir causé avec ma femme, au lit. - Aujourd'hui une dame de qualité est venue me voir affirmant être ma parente, ce qu'elle avait déjà fait une fois, et m'a emprunté 10 shillings, promettant de les rendre le soir, mais je n'ai plus entendu parler d'elle. Je ne lui ferai plus confiance. -
On parle beaucoup d'un risque de guerre avec les Hollandais et nous avons ordre de choisir
20 navires prêt à partir immédiatement. J'espère que ce n'est qu'un épouvantail pour faire peur au monde, en lui montrant que nous saurons les recevoir. Pourtant Dieu sait que le roi n'est pas en état à l'heure actuelle de faire partir cinq navires sans beaucoup de difficultés, car nous n'avons ni argent, ni crédit, ni approvisionnements.
J'ai maintenant l'esprit dans un merveilleux état de tranquillité et de contentement, plus que jamais de ma vie, depuis que je m'applique au travail de mon bureau, ce que je fais avec une constance extrême. Et je vois que c'est l'effet même de mes serments pour m'abstenir de vin et de comédie, que, s'il plaît à Dieu, j'observerai avec constance. Car maintenant le travail m'est un grand plaisir et m'apporte grand honneur, et ma bourse s'arrondit aussi.
29 juin
Jour du Seigneur
Levé à 4 heures et fis mes comptes personnels, et je trouve d'après le solde mensuel que je me suis engagé à faire chaque mois, que je possède 650 livres. La plus grosse somme dont j'aie jamais disposée. Je prie Dieu de me donner un esprit reconnaissant et de faire que je m'applique à l'améliorer et à l'accroître.
A l'église avec ma femme vêtue aujourd'hui de sa jupe verte en satin à fleurs avec cinq dentelles de gros fil blanc et noir qu'il a elle-même ajoutées, qui est fort jolie. A la maison avec sir William Penn pour dîner comme convenu et retour à l'église dans l'après-midi. Puis à la maison où vint Mr Shipley pour faire les comptes de milord, et dans la soirée il nous quitta et nous nous allâmes souper chez sir William Penn. Quelle qu'en soit la raison il fait fort le chien couchant avec moi et je vois bien qu'il veut éviter que nous nous querellions. Et sa fille déborde d'attentions pour ma femme. Mais je ne me laisserai jamais prendre par lui, car je le déteste, lui et ses traîtrises, de tout mon coeur. Cette invitation était pour nous faire ses adieux, car il part pour l'Irlande dans peu de jours.
A la maison pour la prière, et au lit.
30 juin 1662
Levé tôt et au bureau où je trouve la servante de Griffith faisant le ménage et, Dieu me pardonne, comme j'ai envie d'elle, mais je me suis tenu à distance. Elle partie je fis des trous pour voir de mon petit cabinet dans le grand bureau sans avoir à sortir, ce à quoi je prends grand plaisir.
Puis je me mis au travail et à midi, avec ma femme, à la Garde-Robe où nous avons dîné et sommes rester à causer tout l'après-midi avec milord. Vers 4 heures je pris une voiture et nous revînmes chez moi avec milady, nous arrêtant chez milady Carteret qui se trouvait chez elle par hasard, car elle est complètement installée à Deptford pour quelques moi, et nous restâmes un moment avec elle. Elle raconta entre autres à milady sa querelle avec milady Fanshaw pour avoir seulement pris la défense des Français, ce qui étonne milady, car avant elles étaient comme des soeurs. Mais on voit qu'il n'y a pas d'amitié durable en ce monde.
Puis chez moi. J'ai été très fier de lui faire traverser la cour en lui donnant la main, car elle est fort élégante, et son page tenait sa traîne.
Elle resta un moment chez moi, puis traversa le jardin et prit un canot. Elle monta d'abord à bord du bateau de plaisance du roi qui lui plut beaucoup. Puis au parc de Greenwich et réussit à grand peine à monter jusqu'en haut de la colline. Puis elle redescendit et reprit le canot et passant sous le Pont arriva à Blackfriars et chez elle, fort contente de sa promenade, à tous égards. Nous soupâmes avec elle et revînmes à pied, et au lit.
- Remarques - /anangelinheaven.skyrock.com
La situation me paraît la plus mauvaise que j'aie jamais remarquée. Le roi et sa nouvelle reine se préoccupent de leurs plaisirs à Hampton Court. Tout le monde est mécontent : les uns parce que le roi ne les récompense pas suffisamment, et les autres, des fanatiques de toutes sortes, parce que le roi leur enlève la liberté de conscience. Et l'arrogance des évêques qui, je le crains, perdra tout encore une fois. On loue beaucoup la manière dont Henry Vane est mort, et il le mérite. On crie contre l'impôt du fouage et on dit qu'on ne le paiera que contraint et forcé. Et en attendant nous aurons probablement des guerres à l'étranger, et le Portugal à assister alors que nous n'avons pas d'argent pour les dépenses ordinaires en Angleterre.
Quant à moi je suis dans la saleté à cause des travaux de surélévation de ma maison et de celle de sir William Batten. En bonne voie, je me soucie de mon travail et économise de l'argent que Dieu veuille accroître. J'y prends grand plaisir et j'en vois les avantages. J'ai un grand désir d'aller voir Brampton, mais je ne puis trouver trois jours pour cela, quoique je fasse.
En excellente sante ma femme et moi.
à suivre.......
1er juillet
A bureau.........
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