jeudi 16 septembre 2021

Les aventures de l'infortuné marrane Juan de Figueras Jean-Pierre Gattegno ( Roman France )


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                                       Les aventures de l'infortuné marrane Juan de Figueras

            Un roman d'aventures. De Séville à Madrid, passant par Tolède et Malaga et quantité d'autres petites villes et villages, Juan de Figueras sauvé de l'Inquisition, nous sommes en XVII è siècle, par des parents prévoyant les massacres de juifs en particulier ici, mais aussi de musulmans, par le roi Philip II qui voulait une Espagne catholique, est placé au Collège du Saint Sacrement à Valence, contre une somme confortable. Fils de marranes, Juan est élevé dans la religion catholique, ses parents convertis au catholicisme ont néanmoins conservé une petite partie de ce logement de famille fortunée ( importations de meubles, objets et autres provenant des Indes ) fermée à clef. Les enfants ni les domestiques, hormis Filogeno, n'y eurent jamais accès. Le vendredi soir on entendait quelque bruit et chant, bruits sourds. Juan est donc interné dans ce collège, de mauvaise réputation, le père supérieur reçoit surtout les ducats, mais Juan se prépare à la prêtrise. Et apprend toutes les traitrises. Du mensonge au vol et à la sexualité. Un jour, il s'enfuit, revêtu de la robe de prêtre, décidé à retourner chez lui, à Seville. A pied, évidemment, mendiant il s'arrête parfois devant l'église et reçoit la soupe du pauvre, toujours ignorant de la véritable religion de sa famille. Mais il apprend toutes les traitrises auprès de compagnons de hasard qui parfois font route avec lui. Le vol, la lutte pour un pain, et surtout la délation. Son habit l'oblige à d'étranges pactes pour sauver sa vie, fréquemment traité de marrane, arrêté par un Inquisiteur. Il ne sauve pas l'étoile de David que sa mère avait accrochée à son cou, pourtant plus tard grâce aux initiales JF, un fil ténu que Filogeno suivra pour le retrouver. Beaucoup, beaucoup de méchanceté, de nombreux tueurs croisent sa route, qui ne mène pas toujours à Séville, et un personnage important, Pepe, joueur de bonneteau, Tres cartas, chef d'une bande de gangsters. Juan, malgré ses efforts, s'étant fait voler les quelques maravédis gagnés, et sa mule, accepte d'intégrer l'équipe de malfrats. Il ajoute alors le meurtre, les assassinats. Tout cela avec la crainte des arrestations, des tortures très craintes de la population, chacun dénonçant sans vergogne et sans preuve, juifs et musulmans. L'inquisition fait des ravages. L'Espagne s'appauvrit, beaucoup quittent un pays qu'ils aiment, vont à Salonique, sous gouvernance ottomane. 400 pages de cavale à pied, dans la neige et sous un soleil ardent, des chapitres courts. L'auteur est Juan, nous sommes Juan, un peu essoufflés. Plusieurs livres de l'auteur, Jean-Pierre Gattegno, ont été adaptés pour le cinéma, celui-ci paru en 1918 est drôle, lucide, facile.










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