lundi 6 septembre 2021

Jean-Pierre Marielle Stéphane Koechlin ( Biographie Cinéma France )

Jean-Pierre Marielle
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                                                         Jean-Pierre Marielle

                                                        Le lyrique et le baroque 

            Le livre est conséquent et le personnage aventureux, attachant. Né un mois d'avril 1932 à Paris. Sa mère épouse en seconde noces un pianiste rencontré dans un cinéma où il accompagne les films de l'époque, revenu de Verdun. De son premier mariage avec un monsieur Marcel Planchon, elle eut une fille. C'est Nicole, son aînée, qui apporte le jazz à la maison. Cette musique qui le suivra toute sa vie, des caves de Saint-Germain-des-Prés aux lieux plus classiques. C'est à Précy, près de Dijon, où la famille de sa mère, qu'il juge une femme solide face à son père fantaisiste et grand amateur d'automobiles, que Jean-Pierre Marielle passe les années de guerre, et le parigot apprend à se battre avec les gamins du pays. "..... Il gardera toute sa vie cette maison chargée d'histoire........ " Adolescent pensionnaire à Dijon, à Arcachon, il suivait sa soeur dans sa vie de jeune femme. Un jour un professeur qui avait monté une classe de théâtre dit à Marielle grand lecteur, qu'il devrait être acteur, l'élève pensait littérature, khâgne." ........ Ses parents ne s'opposeraient jamais à ses lubies, même si Georges, le père, considérait la comédie et le théâtre comme du temps perdu...... " A Paris les Marielle habitent un bel appartement dans le 13è arrondissement, mais la mère n'a jamais cessé de travailler tant les affaires que montent Georges sont peu réalistes. Et elle s'adresse à une des clientes de son atelier de lingerie féminine situé dans le Marais rue Elzévir, Germaine Kerjean de la Comédie française. Elle invita le jeune homme, très grand, et "..... la somme de travail lui donnait le vertige...... attaché à son ambition littéraire il traîna un peu du côté de khâgne..... " Et intégra l'école de la rue Blanche ( ENSATT : Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre ). Il étudia et apprécia la vie parisienne, néanmoins inquiet pour sa soeur mariée mais malheureuse. Elle partit à Saïgon, travailla un peu auprès de Jacques Chancel, revint en France. Elle était mannequin. Elle est morte à 93 ans, inhumée à Précy auprès de ses parents. Jean-Pierre Marielle découvre Jouvet " ....... L' homme s'ennuie, c'est pour ça qu'il va au théâtre. Pour se fuir lui-même......... " Et ceux qui seront ses compagnons de route, Guy Bedos, Jean-Paul Belmondo. Ils jouaient dans des bistrots. Il n'aima pas l'école de la rue Blanche "..... dirigée par des sociétaires de la Comédie française....... pour qui les extraterrestres venaient de créer le TNP, Jean Vilar et les autres étaient des diables rouges directement issus de l'école de Moscou...... " Puis Bernard Blier "...... regrettait que Jouvet eût été aussi amoureux de Molière.......... Présentez-vous au Conservatoire ! Jouvet n'y siège plus, mais l'école a gardé son mystère....... j'y suis arrivé en auditeur...." Marielle, ignorant les rites, se présente une première fois en 1951. Et commence la lente ascension du comédien avec des compères, Jean Rochefort, Bruno Crémer, Annie Girardot. Ils apprennent la critique, les méchancetés de ce métier très difficile. Des liaisons, des mariages, des bébés. Marielle se maria 4 fois. Homme, comédien ombrageux entre deux contrats, il n'aimait pas téléphoner aux producteurs, tirer les sonnettes, à peine participer à la promotion des films. Comme son père, taiseux par nature, il baissait la lumière lorsque le travail manquait. Fidèle à sa famille, à quelques amis, Jean Rochefort avec qui il fit un séjour dans la compagnie Grenier Hussenot, un de leurs premiers contrats. Mais il peina à obtenir des rôles conséquents, pourtant sa voix et sa taille étaient une assurance pour les metteurs en scène, de plus son talent était reconnu, puis arriva la moustache, et il changea un peu de physionomie. Le livre est un véritable roman, réaliste. Plaire, être choisi, choisir ses rôles lorsque c'est possible. Michel Beaune partit le premier, le dernier fut Charles Gérard qui réalisa six films, ce que l'on sait peu, peut-être pas sans raison, éternel compagnon de Jean-Paul Belmondo. Pour Jean-Pierre Marielle "..... La jeunesse qui arrivait, comme Hippolyte Girardot et Sandra Majani, ne le tourmentait pas, Marielle l'aimait, à condition qu'elle respectât son besoin de solitude...... " De cette solitude il faut lire son séjour en Afrique lors du tournage d'un film de Tavernier. Seria et " Les galettes de Pont-Aven " au cinéma,      " Tous les matins du monde " d'Alain Corneau, il tourna plus de 75 films, Harold Pinter, Jean            Anouilh et tant d'autres au théâtre, Bouvard et Pécuchet de son auteur préféré Flaubert, entre autres pour la télévision, et une voix dans " Ratatouille ". Sa silhouette, sa voix, souvent des seconds rôles  aujourd'hui perçus comme proches des rôles titres. Catherine lui a donné un fils, François, à qui il a vivement déconseillé de devenir comédien comme lui. Mais l'enfant faisait ses devoirs dans les loges du père, alors, celui-ci disparu, peut-être prendra-t-il le même chemin que le comédien qui aimait les bonnes bouteilles et jouer, c'est à dire travailler. On trouve à la fin du livre de Stéphane Koechlin l' "Inventaire " de ses films, pièces de théâtre et de télévision. Se lit sans difficulté et avec intérêt par les plus de trente ans ( ! ) et les apprentis comédiens. Jean-Pierre Marielle est mort un jour d'avril 2019, a retrouvé ses proches, à Précy. Bonne lecturec .















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