Hogarth Journal
( 13 janvier 1660 )
En arrivant au bureau le matin, rencontrai Mr Fage et l'emmenai au Swan, Il me raconta avec quelle virulence la nuit dernière Hesilrigz et Morley s'étaient emportés chez le lord maire contre la Cité de Londres, accusant cette dernière d'avoir renié sa charte. Et comment le trésorier de la Cité de Londres les avait remis à leur place, leur rappelant combien ils étaient redevables à la Cité, etc.Il m'a également rapporté que la lettre de Monck qui leur avait été remise par le porte-glaive, était une machination et qu'ils ne lui faisaient guère confiance ; mais qu'ils étaient résolus à ne plus rien demander au Parlement, à ne plus payer un sou, tant que les députés exclus ne seraient pas réadmis ou qu'un parlement libre n'aurait pas été institué.
De là, à mon bureau, où il n'y avait rien à faire. Aussi allai-je chez Will avec Mr Pinkney qui m'invita à une réception à son club le lundi suivant. Je rentrai ensuite à la maison chercher ma femme et l'emmenai dîner chez Mr Wade. Après quoi nous allâmes visiter Catau , avant de rentrer à la maison. Ma femme ne voulait pas que je reparte et quoique cela ne lui fît pas très plaisir, voulait m'accompagner si je sortais.Comme je m'apprêtais à aller à Whitehall, elle décida de me suivre : je l'attendis et l'emmenai se promener dans Whitehall, et la ramenai à la maison en colère. J'allai ensuite chez Mrs Jemima, que je trouvai debout et joyeuse : il s'avérait qu'elle n'avait pas la petite vérole, mais seulement la varicelle ; je fis donc une ou deux parties de cartes avec elle avant de me rendre chez Mr Vines, où je jouai avec lui et Mr Hudson à divers jeux en compagnie de la femme et de la belle-soeur de Dick. Après cela je rentrai à la maison ; ma femme était partie en visite chez Mr Hunt et rentra quelque peu après moi. Puis, au lit.
Hogarth
14 janvier
Rien à faire au bureau. Me rendis donc à Westminster, et juste comme je quittais le palais de Westminster pour aller dîner chez Mr Moore avec qui j'étais resté dans les couloirs pour savoir les nouvelles ( à cette occasion je parlai à sir Anthony Ashley Cooper du logement de milord ), je rencontrai le capitaine Holland qui me dit qu'il avait laissé sa femme chez moi. Je rentrai donc en toute hâte et achetai un plat de viande à leur intention. Ils restèrent avec moi tout l'après-midi et ne partirent que dans la soirée.
Je sortis alors avec ma femme et la laissai au marché, et allai, pour ma part, au café où j'entendis une argumentation extrêmement convaincante contre l'affirmation de Mr Harrington comme quoi un gouvernement stable implique que les classes au pouvoir possèdent la majorité des biens fonciers.
De retour à la maison j'écrivis à Hinchingbrooke et envoyai cette lettre avec mes autres lettres que j'avais omis d'envoyer jeudi dernier. Puis, au lit.
15 janvier
Ayant passé une fort mauvaise nuit à cause des aboiements du chien d'un de nos voisins, qui m'empêchèrent de dormir pendant une ou deux heures, je me réveillai tard. Le matin je pris une purge et restai à la maison toute la journée.
A midi, mon frère John vint me voir et je corrigeai du mieux que je pus son discours en grec en vue de la joute oratoire quoique, me sembla-t-il, il fut tout aussi capable de le faire que moi. Après cela nous nous mîmes à lire dans le grand Livre des Offices ce qui se rapportait à la bénédiction des cloches dans l'Église romaine.
Après cela, ma femme et moi discourûmes plaisamment jusqu'au soir, puis nous soupâmes ; j'allai ensuite mettre la touche finale à mes notes pour cette semaine, puis, au lit.
Comme il faisait froid et qu'il neigeait beaucoup, ma purge ne m'a pas fait autant d'effet qu'elle aurait dû.
Samuel Pepys
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