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Mai 1851
Le bourdonnement de l'Assemblée
Ce qu'on entend sur la montagne
" - Tiens ! c'est ce cafard qui préside aujourd'hui ?
- C'est le général Bedeau !
- Général, non, Bedeau, oui.
- Dis donc, Noël Parfait ?
- Quoi ?
- Dombidau est-il à son banc ?
- Non, Groseille n'est pas là.
- A propos, Lagrange se bat-il ?
- Oui.
- Cette idée ! Il nous a réunis tout à l'heure quatre-vingts dans l'ancienne salle pour nous demander s'il devait se battre. Il croit que l'Elysée veut le faire tuer. Du reste, il est furieux. Il se battra à cinq pas.
- C'est lui qui a raison.
- Non, c'est le colonel Laborde.
- Non, c'est Pierre Bonaparte.
- Ah ! bah ! Tous ces princes-là ! france-pittoresque.org
- Eh bien ?
- Es-tu du banquet de demain, pour le 4 mai, à la barrière des Martyrs ?
- Non, on ne m'a pas averti, et puis je ne connais pas ça.
- Y va-t-on ?
- Michel n'en a pas grande envie.
- On dit Miot et Grippo pris en flagrant délit dans le conciliabule du comité de résistance.
- Eh non, ils étaient à leur banc il n'y a qu'une minute.
- A propos, avez-vous entendu cette canaille de Mouchy tout-à-l'heure ? Il appelle Dupont
" M. de Bussac ". Sont-ils insolents, ces grands seigneurs ! "
Ce qu'on entend sur l'autre montagne ( à droite )
" - M. Leboeuf , avez-vous lu La Presse aujourd'hui ?
- Ce brigand de Girardin !
- La France ne sera tranquille que lorsqu'il n'y aura plus de journaux.
- Pas un seul !
- Excepté le Moniteur.
- Et encore, à la condition qu'il ne mettra que les actes officiels.
- A l'ordre ! A l'ordre !
- A l'ordre ! Hein, qu'est-ce qu'on a dit ? Je ne sais pas.
- Gueulent-ils, à gauche !
- Le petit Thiers n'est pas là ?
- Non, il n'est pas exact, le petit.
- Qui est-ce donc qui vote pour lui ? france-pittoresque.org
- Tiens ! Cette canaille de Lamartine n'y est pas.
- Non, mais cette canaille d'Hugo y est.
- Kerdrel, je donnerais tous les poètes pour deux sous.
- Et tous les avocats pour deux liards.
- Dupin est donc parti pour son congé ?
- Il sent venir la révision. Il flaire les coups d'Etat. Quand la maison branle, les rats s'en vont.
- A l'ordre ! A l'ordre !
- Hein, qu'est-ce qu'on a dit ?
- Je ne sais pas. "
Mai 1851
numismabeb.free.fr
Il y en a qui disent qu'il faut me tirer un coup de fusil comme à un chien.
Pauvre bourgeoisie !
Uniquement parce qu'elle a peur pour sa pièce de cent sous !
Hugo Victor
in Choses vues
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