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Je bois,
buvez aussi
Je bois, buvez aussi, avalez une gorgée,
je veux aujourd'hui tuer le souvenir,
sans un ami, loin du pays,
je veux dans votre poitrine épancher ma peine.
Buvez avec moi, et si ma voix,
en chantant, parfois s'étouffe,
ce n'est pas que je la pleure, parce qu'elle me trompe,
je sais bien qu'un homme ne pleure pas.
Si les herbes pouvaient parler, la pampa vous dirait
combien je l'aimais, avec quelle fièvre, je l'adorais.
Combien de fois à genoux, tremblotant, je suis allé
sous l'arbre sans feuilles où je l'ai un jour embrassée.
Et la voir aujourd'hui déshonorée, livrée à d'autres bras,
ça a été pour moi un coup de poignard, la jalousie m'a aveu
Et, je le jure, je n'arrive toujours pas à me convaincre buenosaires.for91days.com
que j'ai pu me retenir, que j'ai pu, là, ne pas la tuer.
Je bois, buvez aussi,
avalez une gorgée,
il vaut mieux ne pas parler des femmes
toutes, ami, payent très mal,
mon expérience aujourd'hui peut l'affirmer.
Suivez ce conseil, ne tombez pas amoureux
et si, une fois, cela vous arrive,
courage, que diable, souffrez sans pleurer
car un homme viril ne doit pas pleurer. buenosaires.for91days.com
Manuel Romero / Carlos Gardel
( trad. H.D. )
- 1931 -
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Souvenir de Voyou
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A moi, elle, fille fleur du faubourg,
cuivre d'or plus jaune qu'un jour solaire,
ses tresses noires - un regard implorant,
amour feu à ses lèvres palpitantes.
A sa conquête, j'ai livré mon être,
sans elle la vie... la vivre, non !
Et face aux autres, le temps d'une rixe
je pensai la beauté de mourir pour elle, oui !
Temps passé,
caravane
fugitive
où es-tu ?
Temps fleuri qui m'échappe
aux parcours de l'oubli...
Errance des visions que je pleure.
Temps chéri qui t'éloignes.
Temps passé
caravane
fugitive
où es-tu ?
Cinq années ont passé, du premier rendez-vous.
Destin moqueur qui m'obligea au retour :
morts les yeux de la petite, elle, petite
qui me dirent un jour de leur rire l'amour.
L'un à l'autre étrangers malgré nous, alors,
sa bouche éteinte et mes soupirs :
cendres présentes de l'amertume...
Ami, entends, efface tout souvenir, efface. pinterest.es
Alfredo Le Pera / Carlos Gardel
- 1932 - ( trad. Y.B. )
( in Les poètes du Tango )
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