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Lettre
à
Mary Mac Donald
Oxford, le 22 janvier 1866
Ma chère Mary,
Je suis heureux que le nouvel exemplaire des Aventures d'Alice vous ait plu, et j'aimerais bien aller vous revoir tous, y compris Blancheneige si j'en pouvais trouver le temps, ce qui n'est pas le cas actuellement. En tout état de cause, n'est-ce pas votre tour de venir me voir ? Je suis sûr que la dernière fois c'est moi qui vous ai rendu visite. Quand on arrive à Oxford, mon domicile est très facile à trouver et, pour ce qui est de la distance, sachez-le bien, Oxford est aussi proche de Londres que Londres l'est d'Oxford. Si quelque livre de géographie ne vous dit pas cela, ce doit être un bien piètre manuel, et vous aurez intérêt à vous en procurer un autre.
Ceci dit je voudrais bien savoir pourquoi vous vous qualifiez de " vilaine " de ne m'avoir écrit plus tôt ! Vilaine, allons donc ! Ne dites pas de sottises ! pensez-vous que moi je me proclamerais
" vilain " si je ne vous avais écrit depuis, disons, cinquante ans ? Jamais de la vie ! Je commencerais ma lettre comme si de rien n'était :
" Ma chère Mary, il y a de cela cinquante ans, vous m'avez demandé ce qu'il fallait faire pour votre chaton qui avait mal aux dents, et je viens tout juste de me remémorer votre question. Peut-être ce mal de dents est-il à présent dissipé... Sinon lavez soigneusement le chaton dans de la bouillie au lait, administrez-lui quatre pelotes à épingles que vous aurez préalablement fait revenir dans de la cire à cacheter, et trempez-lui vivement le bout de la queue dans du café bouillant. Il n'est pas d'exemple que ce remède ait échoué. " pamono.fr
Je voudrais que vous me fissiez connaître le nom de famille de ces deux fillettes, vos cousines, il me semble. que j'ai rencontrées un soir chez vous. Leurs prénoms sont Mary et May. Par ailleurs, dites à votre papa que j'ai lu Alec Forbes, que ce livre m'a enchanté et que mon plus vif désir serait de rencontrer Annie Anderson dans la vie réelle. Où habite-t-elle ?
Présentez mes meilleurs compliments à votre papa et à votre maman. J'embrasse vos frères et vos sœurs et reste votre ami affectionné.
Charles L. Dodgson.
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