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Janet
Janet Flanner née en 1892 à Indianapolis est, presque, une héroïne. Son père dirige une entreprise de Pompes funèbres, sa mère guère attirée par son mari n'a qu'une passion, les mots et surtout le théâtre. Impossible de devenir comédienne à cette époque, dans une famille Quaker, mais elle vivra son art en amateur et surtout avec l'espoir que sa fille cadette Janet deviendra cette artiste qu'elle ne peut être. De fait, enfant, Janet souhaita " écrire des livres ". Elle écrivit des articles qu'elle envoya régulièrement presque depuis la création au journal mythique le New Yorker , sous différentes directions mais surtout de Shawn qui voua sa vie à l'hebdomadaire, son pseudonyme, Genêt. Après un premier voyage avec ses parents et ses soeurs en Europe peu avant le krach de 1928, charmée par la vie parisienne, de retour aux EtatsUnis elle n'a de cesse de quitter Indianapolis. A près des débuts un peu difficiles elle réussit à s'imposer comme correspondante du NewYorker, à Paris, d'où elle envoya ses Lettres d'une Américaine à Paris, et de multiples portraits, de Gaule, Léon Blum. Dans les années de guerre elle s'intéresse à la politique comme observatrice. Dès son arrivée à Paris son orientation sexuelle s'est affirmée et elle vit avec ses différentes amies, sans tabou, comme Adrienne Monnier, Alice Toklas et d'autres avec leurs partenaires féminines. Mais leurs amis s'appellent Hemingway, Hem pour les amis lui-même toujours sur les routes, vers l'Espagne, et entre deux épouses, Scott Fitzgérald et d'autres grands noms installés dans la capitale, formant une joyeuse colonie américaine. Janet habite de longues années dans un hôtel à Saint-Germain-des-Prés, puis ailleurs, au Ritz, jamais dans un appartement, à l'exception de ses dernières années où fatiguée, amoindrie elle s'installe dans l'appartement acheté avec sa dernière compagne, Natalia, à NewYork sur Park Avenue. Natalia très jalouse, possessive s'occupe de Genêt-Janet jusqu'à la fin en 1978
En France elle observe la vie, les habitants, vit sous trois Républiques, de la 3è à la 5è. Voyage sans cesse à travers l'Europe, "..... Rebelle géographique...... ". Couronnée de divers prix, elle reçoit l'un d'eux d'un jeune gouverneur du Massachusetts, John Kennedy, participe, les dernières années à des émissions de télévision, l'assistante de l'une d'elles aux EtatsUnis, le 60 mn se nomme Christine Ockrent. Janet Flanner écrivait avec beaucoup de difficultés, jamais sûre de son travail pourtant tant apprécié. La personnalité très attachante de la journaliste américaine, si parisienne, retient le lecteur. Aucun fait marquant, mais des sentiments, jalousies de femmes, infidélités, amours détruites, boissons et cigarettes. Michelle Fitoussi sous la coupe de Janet Flanner transmet la passion de la journaliste qui a si bien jouée son rôle de passeuse d'idées, d'informations durant près de soixante ans et sa biographie se lit sous le charme d'une époque où la presse se lisait avec passion.
" Elle n'était pas Ernest Hemingway, ni Scott Fitzgerald, ne serait jamais Henry James, ni Edith Wharton. Mais comme une artiste fière de son savoir-faire, elle avait tracé sa route et s'était bonifiée. " Donnez-moi juste une plume et un encrier, et j'y vais ", disait-elle. "
En 1966 elle reçoit le National Book Award et dans son discours "..... écrire de la bonne prose. C'est une étrange profession et cela vous donne une vie bizarre........ L'écrivain est toujours.....down and up, up and down, avait-elle déclaré. " Ses lettres ont été rassemblées dans deux volumes.
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