pinterest.fr
rO pr ChE
B um IsTo
Il était une fois un meunier pauvre, mais dont la fille était jolie.
Un jour qu'il avait à parler au roi il dit, pour se rendre intéressant :
- J'ai une fille qui, lorsqu'elle file de la paille, la transforme en or.
Le roi dit au meunier :
- Voilà un art qui me plaît ! Si ta fille est aussi habile que tu le dis, amène-la demain au château, je la mettrai à l'épreuve.
Quand la jeune fille arriva, il la conduisit dans une chambre pleine de paille, lui donna un rouet et un dévidoir et dit :- Maintenant, mets-toi au travail. Si tu n'as pas transformé cette paille en or d'ici demain matin, tu mourras !
Sur quoi il ferma lui-même la chambre et la laissa toute seule.
Voilà donc la pauvre fille du meunier qui se demande ce qu'elle va faire. Elle ne savait pas du tout comment s'y prendre pour changer la paille en or. Et sa peur grandissait. Elle fondit en larmes. Tout à coup, la porte s'ouvrit et un tout petit bout d'homme apparut. Il dit :
- Bonsoir, mademoiselle la meunière. Pourquoi pleurez-vous tant ?
- Ah ! répondit la jeune fille, je dois filer cette paille pour en faire de l'or et je ne sais comment m'y prendre !
Le petit homme dit : bnf.fr
- Que me donneras-tu si je le fais à ta place ?
- Mon collier, répondit-elle. Le lutin le prit, s'assit au rouet et, déjà, la bobine était pleine. Il en mit une seconde en place, et, en deux temps trois mouvements, elle se remplit également. Et ainsi de suite jusqu'au matin. Toute la paille était tressée et les bobines couvertes de fil d'or.
Au lever du soleil le roi était déjà là. Quand il vit l'or, il s'étonna et se réjouit. Mais son coeur était avide d'or. Il fit conduire la fille du meunier dans une autre chambre, bien plus grande encore que la première, et lui ordonna de tresser la paille qui s'y trouvait en l'espace d'une nuit, si elle tenait à la vie.
La jeune fille ne savait que faire. Elle pleurait. La porte s'ouvrit à nouveau, le lutin apparut et dit :
- Que me donneras-tu si je change cette paille en or ?
- Ma bague, répondit-elle.
Le petit homme prit la bague et se remit à filer.
Au matin il avait transformé toute la paille en or étincelant.
Le roi se réjouit énormément en voyant cela, mais il n'était pas encore rassasié d'or. Il fit conduire la fille du meunier dans une chambre pleine de paille, plus grande encore que les autres, et dit :
- Il te faut la filer pendant cette nuit ! Si tu y parviens, je t'épouserai.
Il se disait :
" Elle a beau n'être que la fille d'un meunier, je ne trouverai nulle part une femme aussi riche".
Quand la jeune fille se retrouva seule, le lutin vint pour la troisième fois auprès d'elle et dit :
- Que me donneras-tu si je fais ton travail cette fois encore ?
- Je n'ai plus rien à te donner, répondit-elle.
- Alors, promets-moi de me donner ton premier enfant quand tu seras reine.
" Qui sait ce qui peut arriver ", se dit la meunière qui ne voyait pas comment se tirer d'embarras.
Elle promit donc au lutin de faire ce qu'il demandait. Et le petit homme transforma une fois encore la paille en or.
Quand au matin le roi se présenta et qu'il trouva ce qu'il avait espéré, il épousa la jolie fille du meunier, qui devint reine.
Un an plus tard elle mit au monde un bel enfant.
Elle ne pensait plus du tout au lutin. Il entra brusquement dans la chambre et dit :
- Eh bien, donne-moi ce que tu m'avais promis !.
La reine eut bien peur et elle offrit au petit homme toutes les richesses du royaume en échange de son enfant. Mais le lutin dit : pinterest.fr
- Non ! Je préfère quelque chose de vivant à tous les trésors du monde. "
La reine commença à gémir et à pleurer si fort que le lutin eut pitié d'elle.
- Je te laisse un délai de trois jours, dit-il. Si, d'ici là, tu peux me dire comment je m'appelle, tu pourras garder ton enfant.
Toute la nuit la reine se remémora les noms qu'elle avait entendus. Elle envoya un messager par le pays qui devait se renseigner de toutes les manières sur tous les autres noms existants.
Quand, le lendemain, le lutin vint auprès d'elle, elle commença son énumération par Gaspard, Melchior, Balthazar et dit tous les noms qu'elle connaissait, l'un après l'autre.
Mais à chaque fois le lutin disait :
- Je ne m'appelle pas comme ça.
Le second jour, elle fit demander aux voisins tous les noms qu'ils connaissaient et dit au lutin les plus inhabituels et les plus rares :
- T'appelles-tu Côtes-en-long, Queue-de-mouton ou Jambe-de-bois ?
Mais il répondait toujours :
- Je ne m'appelle pas ainsi.
Le troisième jour, le messager revint et raconta :
- Je n'ai pas pu trouver un seul nouveau nom. Mais, comme j'étais arrivé au sommet d'une haute montagne, au coin d'un bois où un renard et un lièvre se disaient bonsoir, j'ai vu une petite maison devant laquelle brûlait un feu et un tout petit homme très drôle sautillait sur une seule jambe en criant :
" Aujourd'hui des gâteaux, demain de la bière,
Et après-demain, le joli fils d'une reine !
Ah ! Ah ! quel bonheur que personne encore ne sache
Que Broumpristoche est mon nom ! " pinterest.fr
Vous pouvez vous imaginer la joie de la reine quand elle entendit cela.
Quand, peu de temps après, le lutin arriva et demanda :
- Alors, madame la reine, quel est mon nom ?
Elle répondit d'abord :
- T'appelles-tu Kuntz ?
- Non!
- T'appelles-tu Heinz ?
- Non !
- T'appelles-tu Broumpristoche ?
- C'est le diable, c'est le diable qui te l'a dit ! s'écria le lutin en frappant le sol du pied droit avec tant de force qu'il s'y enfonça jusqu'au ventre. Et, dans sa colère, il saisit son pied gauche à deux mains et tira si fort qu'il se déchira le corps par le milieu.
Grimm
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire