samedi 21 décembre 2019

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 104 Samuel Pepy s ( Journal Angleterre )

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                                                                                                            1er Novembre 1663
                                                                                                   Jour du Seigneur
            Ce matin le domestique de mon frère m'apporta un nouveau justaucorps de serge noire, à revers de soie, que je mis sur le champ. A compter d'aujourd'hui et pour tout cet hiver                           je range mes camisoles. Il m'apporta aussi ma nouvelle robe de chambre de panne violette, galonnée d'or, et fort belle. Et, également, offert par mon frère, un chapeau de velours parfait pour monter à cheval et à la mode, qui me fait grand plaisir. Je crois que c'est dans ce dessein que mon frère me l'a envoyé, car il savait que j'avais été en colère contre lui ces derniers temps.
           Lever et à l'office avec ma femme. A midi dînâmes seuls à la maison d'une bonne tête de veau bouillie avec des boulettes de pâte, un excellent dîner à mon avis. Puis derechef à l'office. Nous vîmes sir William Penn, c'était la première fois qu'il s'y rendait depuis plusieurs mois, car il a été longtemps malade.
            A la maison et à mon bureau. Donnai là à ma femme une leçon sur les soustractions, puis mis de l'ordre dans mes comptes d'hier soir, et rentrai souper à la maison. Après souper encore un peu d'arithmétique avec ma femme, puis à nouveau à mon bureau où finis de ranger mes papiers. A la maison, prière, relus mes résolutions et, au lit.


                                                                                                                2 Novembre
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Zarathustra, esta adorable y gordita bola de pelo no es un gato como los demás. El amor de su dueña le ha elevado a obra de arte.            Lever et en fiacre à Whitehall. Je retrouve sir George Carteret dans la Grande Galerie, et sir John Mennes et sir William Batten. Bientôt le roi vint s'y promener accompagné de trois ou quatre personnes, et dès qu'il nous vit :
            " - Oh, fit-il, voici le bureau de la Marine ", puis il parcourut vingt fois la longueur de la galerie, ne parlant, ce me semble, que de choses banales. Puis arriva le Duc et le roi fit quelques pas avec lui, puis finalement entra dans les appartements du Duc. Le roi resta si longtemps que nous ne pûmes nous entretenir avec le Duc, et nous nous quittâmes donc. J'entendis le Duc dire qu'il allait commencer à porter perruque, et l'on dit que le roi va en faire autant. Je n'avais jamais remarqué jusqu'ici que le roi a les cheveux tout gris.
            Ensuite, ayant rencontré Creed, j'allai avec lui jusqu'au Palais de Westminster, puis en fiacre allâmes chercher Mrs Hunt et reprîmes le chemin de la maison. Creed et moi descendîmes à la Bourse et elle continua jusqu'à chez moi. Nous allâmes au café puis à la Bourse et rentrâmes à la maison avec une bourriche d'huîtres, puis dînâmes. Après un bon dîner laissâmes Mrs Hunt et ma femme occupées à faire de la confiture de coings, tandis que Creed et moi allions chez mes perruquiers, mais comme il faisait sombre nous ne prîmes aucune décision et Creed s'en alla. Je rentrai à la maison avec sir William Penn qui m'avait aperçu dans a rue, dans son fiacre.
            Là, je les trouvai toujours occupées et je montai jouer de la viole. Alors qu'il était presque neuf heures du soir, la confiture étant bien prise, ma femme et moi raccompagnâmes Mrs Hunt chez elle en fiacre et je lui donnai une boîte de sucre et un cuissot de chevreuil que m'avait offerts Meplesden l'autre jour. Nous ne descendîmes pas mais, après l'avoir vue entrer dans sa maison, retournâmes directement chez nous.
            Après souper au cours d'une conversation ma femme pensa avoir surpris Jane en flagrant délit de mensonge, ce qu'elle me rapporta d'un air tout à fait triomphant. Mais comme je ne voyais aucune raison de conclure au mensonge de Jane, je me fâchai et ma femme et moi eûmes une violente querelle. Je montai dans mon cabinet où elle me suivit peu après et m'injuria, m'appelant perfide et homme sans conscience, bien que je veuille paraître le contraire, et je ne sais quoi encore, ce qui me chagrina beaucoup. Quoique sa colère expliquât pour partie ses reproches, je vis bien, pourtant, à maintes reprises qu'elle ne disait que certaines des choses qu'elle pense dans son for intérieur. Mais je me dominai fort bien et quoique nous nous fussions couchés mécontents, je parvins à l'amadouer et elle commença de se montrer tendre, si bien qu'étant moi-même disposé à faire la paix, nous redevînmes fort bons amis avant de nous endormir, à minuit passé. Et donc repos, le coeur content et joyeux.


                                                                                                             3 Novembre

            Lever et au bureau et travaillai toute la matinée. A midi au café, entendis un long débat fort passionné entre deux docteurs en médecine, dont le docteur Allen que j'ai connu à Cambridge, et deux apothicaires. Les premiers soutenaient la chimie contre la médecine galénique des seconds et, en vérité, un des apothicaires qu'ils attaquaient avec le plus de violence parla fort bien. Il s'exprimait bien et raisonnait juste quoique, peut-être, il ne fût pas assez savant médecin pour tenter de se mesurer à eux. Ils finirent sur des propos plus modérés et se quittèrent.
            Je rentrai chez moi où Mr Moore, à qui j'avais donné rendez-vous, dîna avec moi. Ensuite arriva Mr Goldsborough et nous parlâmes de l'affaire de sa mère, mais ne pûmes parvenir à un accord et nous nous séparâmes mécontents. Un peu plus tard arriva Chapman, le perruquier, et comme la perruque me plaisait, sans barguigner plus avant, je montai et il me coupa les cheveux. Il m'en coûta un peu de m'en séparer sur le moment, mais quand tout fut fini et que j'eus mis ma perruque, je lui payai ses trois livres, et il s'en alla avec mes cheveux pour m'en faire une autre.
            Un peu plus tard, quand je l'eus montrée à toutes mes servantes et qu'elles eurent toutes conclu que cela m'allait bien, quoique Jane fût fort chagrine de la perte de ma chevelure, ainsi que Bess, je sortis et allai au café. En revenant je me rendis chez sir William Penn et restai avec lui et le capitaine Cocke jusque tard le soir. Cocke nous parla très bien d'histoire romaine, car il a fort bonne mémoire. Sir William Penn fit force commentaires et remarques sur le fait qu'on m'avait coupé les cheveux, selon son habitude pour tout ce qui me concerne. Mais c'est fini et, à ce que je vois, après un jour ou deux on n'en parlera plus guère.
            A la maison où j'appris que ma femme et ma petite servante Susan s'étaient querellées et qu'elle l'avait frappée, et la petite fille avait couru se réfugier chez Griffith. Mais comme ils ne la reçurent point ni ne l'encouragèrent, je l'envoyai chercher et elle tomba à genoux et demanda pardon.
Je les réconciliai donc, elle et sa maîtresse et tout alla bien de nouveau. Elle deviendra une fille bien gentille, si l'on ne lui laisse pas trop la bride sur le cou.
            Souper puis un moment à ma viole, donnai ensuite sa leçon d'arithmétique à ma femme et, au lit.


                                                                                                            4 Novembre
                                                                                                  cuisinealafrancaise.com
            Lever et à mon bureau où me montrai à sir William Batten et à sir John Mennes. Ils n'accordèrent que peu d'attention à ma perruque, contrairement à ce que je craignais. Entre autres Shales de Portsmouth vint me voir comme je le lui avais commandé, et nous parlâmes des arriérés de provisions dépendant du bureau des subsistances de là-bas. Ce qu'il me dit me permet d'espérer que si je parviens à obtenir du roi une certaine partie de ce que je découvrirai, je pourrai peut-être trouver un moyen de me faire quelque argent de ce côté, et cette seule pensée m'est fort agréable.
            A la maison pour dîner et fort aimable avec ma femme qui, aujourd'hui, confectionne elle-même de la confiture de coings, ce qu'elle fait maintenant fort bien toute seule. Je la laissai à son chaudron et en fiacre à la nouvelle Bourse et ailleurs pour faire des achats et ramener certaines choses chez moi, notamment une boîte que j'achetai chez mon layetier pour ranger ma perruque, puis à la maison et restai tard à mon bureau. Écrivis une lettre à l'oncle de Will afin qu'il hâtât le départ de son neveu de chez moi, puis à la maison souper et, au lit.
            Ce matin le capitaine Cocke m'a fait un rapport intéressant sur le commerce de Guinée. La reine est en bonne voie de guérison. Ce midi John Angier est venu me trouver, sa situation est bien mauvaise. Cela m'attrista de le voir me demander une recommandation afin de partir comme soldat à Tanger, mais je lui fis la leçon et le renvoyai avec de bons conseils, mais pas d'encouragement pour le moment. Je reçus peu après une lettre de son pauvre père qui est à Cambridge : il semble qu'il ait fait faillite et il me demande de lui trouver une protection, une place ou un emploi. Hélas pour le pauvre homme je doute de pouvoir l'aider, mais je vais m'y efforcer.


                                                                                                    5 Novembre

            Grasse matinée, puis me levai car le capitaine Cocke me fit appeler au sujet d'un de ses contrats pour du goudron. Au bureau et avec lui chez sir William Penn où causâmes. Après son départ arriva sir William Warren et parlâmes de notre affaire avec Field.
            A midi, comme convenu, allâmes dîner à la Mitre où Tom Trice devait dépenser ses 40 shillings selon les termes de notre récent accord. Le dîner était des plus médiocres et l'assemblée nombreuse : tous les hommes de loi des deux parties, plusieurs de ses amis et quelques-uns des miens................
            Je me trouvai en piètre compagnie, sans aucune satisfaction ni aucun plaisir et à la fin comme notre dû dépassait de 15 shillings les 40 convenus, il voulut que j'en payasse 10 tandis qu'il donnerait les 5 restants, ce qui témoignait d'une telle petitesse que cela me fit honte, et je m'exécutai seulement pour ne point me quereller avec lui. Après avoir fixé un jour pour nous voir et sceller notre accord, je pris congé et rentrai à la maison. Au bureau, comme prévu, arriva Mr Shales et nous parlâmes longuement de l'aide qu'il pourrait m'apporter pour dénicher des provisions et nourritures non utilisées par les magasins de Portsmouth, affaire qui pourrait me rapporter de l'argent tout en ménageant les deniers du roi. Je vais donc essayer de rendre quelques services à cet homme, en arrangeant quelque chose à son avantage, entre Mr Gauden et lui.
            Après son départ, ma femme et moi à sa leçon d'arithmétique, et elle me donne grande satisfaction. Ensuite au bureau où rédigeai mon journal, puis à la maison, souper et, au lit.
            Un peu tourmenté par le désordre que provoque la présence de Will parmi mes servantes et d'apprendre que ma femme n'est pas aussi satisfaite de Jane que je l'espérais et que j'aurais pu l'espérer.


                                                                                                            6 Novembre 1663

            Ce matin, au réveil, ma femme voulut absolument me persuader que j'aurais bientôt la preuve qu'elle était grosse depuis hier soir. Si c'est le cas, que cet enfant soit le bienvenu !
            Montai à mon bureau où je reçus le commissaire Pett qui vient de rentrer de la campagne. Nous nous promenâmes longtemps dans le jardin, à causer d'affaires. Il m'apparaît que grâce au soutien que nous lui accordons, il se montre plus résolu et va accomplir, je l'espère, de bonnes choses à l'arsenal. Après son départ, à mon bureau, expédiai les affaires de nombreux visiteurs.
            A midi au café de la Bourse. Entendis sir John Cutler dire que, d'après son expérience, lorsque le temps est à l'orage, des tonneaux de bière sur lesquels on a fixé un morceau de fer ne bougeront pas, alors que les autres bougeront. Puis à la Bourse, causai avec de nombreuses personnes. J'espère me remettre à mes affaires et retrouver ma réputation d'homme dévoué à sa tâche, qui s'est quelque peu ternie depuis un moment, car ma maladie et mes dépenses m'ont un temps détourné de mon travail.
            A la maison où je trouvai Mrs Hunt qui dîna fort gaiement, la brave femme, avec nous. Puis arriva le capitaine Grove. Nous nous retirâmes pour parler entre autres des Pêcheries, pour lesquelles il me donne de telles espérances à un moment où j'ai la tête pleine de projets pour gagner un peu d'argent honnêtement..... je résolus d'aller consulter milord Sandwich à ce sujet.
            Comme je devais reconduire Mrs Hunt chez elle, je l'emmenai en fiacre avec ma femme, les laissai à Axe Yard et me rendis chez milord. J'envoyai chercher Creed et en parlai avec lui. Nous allâmes à Whitehall et, par un heureux hasard, nous rencontrâmes sir George Carteret et milord. Ils s'étonnèrent d'abord de me voir en perruque, et je suis content que cela soit terminé. Après le départ de sir George Carteret je pris milord à part. Il me donne les meilleurs conseils qu'il peut. Il me dit qu'il existe certains entrepreneurs, tel sir Edward Ford, qui voudraient obtenir le droit de fabriquer des quarts de penny, et verseraient dessus un pourcentage au roi pour le financement des Pêcheries. Mais ce projet déplaît à milord qui préférerait qu'il fût fait comme on l'a proposé l'année dernière. Et donc, à ma demande, il me promet, au moment opportun, de me faire entrer à la commission, si d'autres projets aboutissent. Je vois que lui et Mr Carteret sont résolus à suivre cela de très près.
            Après nous être promenés longuement dans la Grande Galerie retournai chez milord. Il me dit que mon père l'avait prié de me parler au sujet de l'argent qu'il voudrait me voir donner à ma soeur. Je suis fâché qu'il ait importuné milord avec cette affaire. Cependant c'est, pour moi, une bonne occasion d'exposer à milord ma situation, et j'en fus content. Nous parlâmes ensuite de la Cour. Il me dit que Mr Edward Montagu recommence à lui témoigner du respect, après s'être efforcé de le salir tant qu'il pouvait, mais il est résolu à ne plus jamais lui rendre son amitié. Il me dit aussi que son cousin faisait partie, avec sir Henry Bennet, le duc de Buckingham et sa femme et quelqu'un d'autre d'un comité pour procurer au roi les faveurs de Mrs Stuart. Mais la belle s'avère fort rusée. Elle est conseillée depuis l'hôtel de Somerset  par la reine-mère et sa propre mère. Toute l'intrigue a échoué et le comité s'est donc dissous..............
            Milord me fait remarquer que le duc d'York suit et entend fort bien les affaires......... Je pris congé et appelai ma femme et sa servante Jane et nous rentrâmes en fiacre à la maison, et tard à mon bureau  pour écrire des choses pour demain et à la maison, souper et, au lit.
            Ce matin Mr Blackborne est venu me dire qu'il avait trouvé un logement fort commode pour son neveu Will, et que celui-ci attend donc mon bon plaisir pour partir quand je lui en donnerai l'ordre. Je lui dis donc que je l'enverrai chercher pour lui parler dans un jour ou deux, et que nous parlerons à Will et le conseillerons sur ce qu'il devait faire, ce dont je suis fort content.


                                                                                                             7 Novembre
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LE REPAS DE NOCE ou LA NOCE PAYSANNE - Pieter Brueghel l'Ancien, 1566-69 - Kunsthistorisches, Vienne            Lever et au bureau réunion toute la matinée. Sir William Penn et moi eûmes des mots, car je lui tins tête en refusant d'annuler une amende infligée à un commissaire de marine du James absent de son poste, d'après lui sur son ordre et pour son travail. Il se mit dans une grande colère et sortit du bureau comme un âne dépité, et je n'en ai pas le moindre regret. Je ne voudrais pas lui laisser croire que je n'ose pas l'affronter quand je vois de bonnes raisons pour cela.
            A la maison pour dîner, puis en fiacre pour différentes affaires. Entre autres à la Grand-Salle de Westminster. Voyant la fille de Howlett sortir de l'autre côté, je la suivis dans le dessein, si c'était possible, de lui parler et de badiner un peu avec elle, mais je ne pus la rattraper.Puis je m'arrêtai chez Unthank pour chercher une commande de ma femme qui n'était pas prête, ce que vint m'annoncer une jolie petite dame qui loge dans la maison. Tout fâché que j'étais j'en profitai quand même pour lui prendre la main par-dessus la malle du fiacre et trouvai des prétextes pour parler un peu plus longuement avec elle, mais j'aurais volontiers ri de moi-même en voyant ma colère frappée d'impuissance, car ma déception était due à un tel messager. J'allai ensuite à Doctors'Commons où consultai le Dr Turner sur certains différends qui nous opposent aux officiers de la Compagnie des Indes, au sujet de marchandises qu'ils ont ramenées sans payer le fret.
            Retour à mon bureau jusque tard à écrire des lettres, puis à la maison, souper et, au lit. J'ai attrapé un rhume affreux en dormant la nuit dernière sans rien sur la tête
            Aujourd'hui le capitaine Taylor m'a apporté un plat d'argent, un petit plat d'apparat, car il espère que je lui obtiendrai des indemnités de surestaries pour son navire, le William, longtemps retenu à Tanger. Ce que je vais faire, car ce n'est que justice.


                                                                                                             8 Novembre
                                                                                             Jour du Seigneur
            Lever et, comme il était tard, à l'office sans ma femme. Je vis Pembleton entrer dans l'église accompagné de son épouse, une femme gentille, simple et avenante. Ma femme vint me retrouver un peu plus tard, toute seule, ce qui me chagrina un peu. Il m'apparaît que mon arrivée en perruque n'a pas paru si étrange aux gens que je le craignais. Je craignais que toute l'assemblée eût les yeux fixés sur moi, mais il n'en fut rien. Entendis Mr Milles prononcer un sermon ordinaire et nonchalant, puis à la maison pour dîner. Tom vint dîner avec nous. Après le repas parlâmes d'un nouvel habit de drap noir que je lui ai commandé. Puis retour à l'église où prêcha l'Ecossais, et je dormis presque tout le temps. Ensuite à la maison, passai presque toute la soirée à lire l'Histoire de l'Église de Fuller et Argenis de Barclay. Après souper, prières et, au lit, légèrement indisposé et craignant un retour de mes douleurs car je suis toujours aussi constipé et je n'ai plus de purgatif, mais j'avais envoyé aujourd'hui un messager en chercher et on me l'apporta avant mon coucher et donc fort content au lit


                                                                                                                 9 Novembre 1663
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Top 35 des incrustes de Zarathustra le gros chat roux dans des peintures classiques             Lever me sentant fort bien et en fiacre à Whitehall où retrouvai tous mes collègues officiers, puis allâmes voir le Duc qui, quand nous entrâmes dans son cabinet nous dit que Mr Pepys était si changé par sa nouvelle perruque qu'il ne l'avait pas reconnu. Puis notre discussion commença, notamment et surtout le retour de sir John Lawson qui vient d'arriver à Portsmouth. Le Dr Berkeley est arrivé à Londres porteur d'une lettre du Divan d'Alger pour le roi. Ils exigent à nouveau de faire fouiller nos vaisseaux et d'en faire débarquer les étrangers et leurs marchandises, et les vaisseaux anglais qui seront pris sans le sauf-conduit du Duc seront retenus, quoique contraire au traité de paix, jusqu'à l'arrivée, rapide, recommandent-ils, d'un message de notre roi.
            Cela ils l'ont fait dès le lendemain du jour où ils avaient, dans la liesse, appris du capitaine Berkeley la confirmation de la paix envoyée de Constantinople par le Grand Turc. Vraiment avec ces gens-là aucun ordre n'est respecté, et l'on ne peut jamais être assuré de rien.
            Le roi a résolu d'envoyer une flotte porter sa réponse. Et l'on pense que la meilleure et la plus rapide solution est de renvoyer là-bas ces mêmes vaisseaux qui venaient de rentrer, cinq bons bâtiments, après les avoir nettoyés, ravitaillés et payés. Mais il est plaisant de penser que leur pacha, Shavan Aga, s'est arraché les cheveux en voyant les soldats prendre cette décision. Car ( de même pour feu son prédécesseur ) quand ils verront quel mal représente pour eux une guerre avec l'Angleterre alors, assurément, ils se plaindront de leur pacha au Grand Turc et lui couperont la tête. Cela il en est assuré et le tient pour certain.
            Ensuite au palais de Westminster. Je rencontrai Mr Pearse, le chirurgien. Il me demanda, entre autres, si milord avait perdu la faveur du roi et si je savais quoi que ce fût à ce sujet. Il me donna pour certain que le roi a fort bien remarqué que milord vit de façon obscure et retirée, indigne de son rang et des honneurs qu'il a acquis. Je fus fort marri de l'entendre et, à la vérité, parmi les propos que tient milord parmi ses gens, et que l'on me rapporte, sur l'incertitude de la faveur des princes et la mélancolie qu'il éprouve à rester éloigné de la Cour, je redoute quelque chose, cependant je feignis devant Mr Pearse de ne rien savoir, mais j'en tirerai la leçon.
            Il me dit aussi combien la Cour est dissolue, nul ne s'occupant des affaires de l'Etat, mais chacun de servir sa luxure et son profit, et combien le roi est maintenant assoté de Mrs Stuart, au point qu'il l'entraîne dans les encoignures et reste avec elle toute une demi-heure à l'embrasser à la vue de tout le monde. Et elle, maintenant, reste toute seule à attendre sa venue, comme le faisait autrefois milady Castlemaine, envers qui, dit-il, le roi reste aimable, de sorte que de temps en temps il va un peu bavarder avec elle, à ce qu'il croit, mais sans l'affection qu'il lui témoignait autrefois. Mais il paraît que cette nouvelle favorite est si subtile qu'elle ne le laisse rien faire de plus que ce qui est sans danger pour elle. Il en est pourtant si follement épris que, me dit Pearse, l'on pense qu'il l'aurait réellement épousée si la reine était morte.
            Une partie du théâtre du Cockpit doit être transformée en appartement pour le duc de Monmouth, et l'on dit qu'il va être nommé capitaine des gardes à la place de milord Gerard.
            Après cette conversation, Creed et Ned Pickering entrèrent dans la Grand-Salle et, après m'être un peu promené avec eux, comme il était midi, je les accompagnai tous les deux à la table d'hôte de la Tête du Roi où nous dînâmes. Conversation banale dans l'ensemble, sauf sur le duc d'York qui est un chasseur des plus téméraires. Mais j'avais honte de Pickering qui ne pouvait s'empêcher de mentionner de temps en temps le nom de milord Sandwich au sujet des affaires les plus viles et les plus abominables.
            Je les quittai et après avoir été chercher quelque chose chez le tailleur de ma femme, je rentrai à la maison en fiacre et à mon bureau...... Le soir au café où comme convenu, Will vint m'annoncer que son oncle Blackborne était prêt à me parler. J'allai donc le retrouver et nous allâmes dans une taverne voisine. Je commençai à parler amicalement à Will et lui donnai des conseils sur la façon dont il doit se conduire maintenant qu'il ne va plus loger sous mon toit, sans faire aucune réflexion sur la cause de son départ. Son oncle renchérit et, après lui avoir exposé ses devoirs envers moi et ce que j'attends de lui, en un discours d'environ un quart d'heure ou plus, nous convînmes qu'il partirait vers la fin de la semaine, et le laissâmes s'en aller. Puis causai avec Mr Blackborne. Je lui parlai avec si peu de retenue, étant sur bien des points d'accord avec son jugement, qu'il se montra sur tout très ouvert avec moi.
            Premièrement en matière de religion il pense que c'est pour le roi et le Conseil une grande question de prudence que de tolérer la liberté de conscience. Il impute la perte de la Hongrie au profit des Turcs au refus de l'Empereur d'accorder aux Hongrois la liberté de pratiquer leur religion.
            Il dit que maints pieux ministres de la parole de Dieu, plusieurs milliers d'entre eux sont maintenant réduits à la mendicité. Et il me conta avec quelle hauteur les membres du clergé d'aujourd'hui se conduisent partout, si bien que tout le monde les hait et se moque d'eux, notamment pour leurs excommunications prononcées à la moindre occasion ou presque. Je suis convaincu, dans mon for intérieur...... que le clergé d'aujourd'hui ne sera jamais profondément accepté par l'ensemble du peuple d'Angleterre, tant celui-ci a l'habitude de la liberté, et tant il connaît l'orgueil et la débauche de ce clergé. Il me cita maints exemples d'affronts que reçoit le clergé partout en Angleterre, des gentilshommes comme des paroissiens ordinaires.
            Il me dit que la Cité tient le général Monck pour un homme des plus perfides, qui a trahi tout le monde, même le roi, et il pense, ainsi que ceux de son parti......qu'il eût peut-être été préférable que le roi eût les mains un peu liées dans l'immédiat plutôt que d'être contraint de s'entourer d'une telle troupe d'indigents, et de se trouver obligé de satisfaire les demandes de chacun d'entre eux.
            Il me dit qu'à sa connaissance, car il a assisté à toutes les négociations ayant conduit au traité de l'île de Wight, le précédent roi avait reconnu se soumettre aux vues du Parlement et être convaincu dans son for intérieur de retirer son soutien aux évêques, et qu'il aurait été disposé à tolérer, et avait même accepté, que fût banni le service anglican des églises et même de sa propre chapelle, et qu'il avait toujours dit qu'il ne concédait pas cela sous la contrainte, car nulle violence ne le ferait jamais reculer d'un pouce, mais que sa décision lui était dictée par sa raison et son jugement. Il me dit que ceux qu'on appelle fanatiques prient aussi sincèrement et avec autant de ferveur pour le roi, qu'ils désignent par son nom et avec tous ses titres, que n'importe quels membres d'autres églises de meilleure réputation. Et que le roi peut bien penser ce qu'il voudra, ce sont eux qui l'aideront en temps de guerre, car comme ce sont les plus nombreux, ce sont aussi généralement les plus riches et les plus sérieux. Et il me demanda de faire remarquer à milord Sandwich, entre autres, que de tous les soldats de l'ancienne armée, l'on ne peut en voir un seul mendier aujourd'hui dans les rues. Mais quoi ? On verra tel capitaine devenu cordonnier, tel lieutenant boulanger, celui-ci brasseur, celui-là mercier, ce simple soldat courrier, et chacun porte blouse et tablier et, comme s'il n'avait jamais rien fait d'autre de sa vie, alors que les autres se promènent avec leur baudrier et leur épée, jurant, sacrant, volant, pénètrent chez les gens, souvent de force, pour leur dérober quelque chose.
            Et voilà la différence entre leurs caractères. Et il conclut, avec quelque raison je crois, que les anciens soldats du Parlement sont dans de si pacifiques dispositions et si aptes à se contenter de la providence divine, que le roi a mille fois moins à craindre d'eux, que du mécontentement de ses propres Cavaliers.
            Quant à la gestion des affaires publiques elle se fait avec si peu de rigueur et de soin que le royaume ne pourra jamais s'en trouver heureux, chacun ne se souciant que de lui-même........... De sorte qu'entre le mendiant et le coquin le roi est floué de la plus grande partie de son revenu.
            Après cela nous commençâmes à parler de la Marine et en particulier de sir William Penn, car j'avais envie de savoir comment il avait été élevé au poste d'amiral. Il me dit qu'il avait toujours été un homme imbu de lui-même, toujours soucieux de se montrer sous son meilleur jour, même que c'était sa feinte sainteté qui avait joué en sa faveur. Lawson, Portman et les hommes de la Cinquième-Monarchie, dont il était un membre important, usèrent de leur influence pour qu'il devînt amiral, et il était fort plaisant de voir Blackborne mimer tout cela........... la façon dont capitaines et amiraux disaient, soupirant et levant les yeux au ciel :
            " - C'est un homme qui craint le Seigneur, "                   in Fr Culture
Le roi autorise le 27 avril 1696 la création de la National Land Bank of England, véritable alternative Tory à la Banque d’Angleterre. Auteur :
            ou
            " - J'espère qu'il est animé par l'esprit de Dieu, " et d'autres choses semblables. Mais il me dit que de cruelles accusations de lâcheté furent portées contre Penn après un certain combat. On lui reprochait de s'être caché dans un rouleau de cordages. Il eut bien du mal à en être lavé et ne le fut que par l'intervention d'amis importants, non sans qu'il demeurât quelque trace de culpabilité, et parce que ses frères de religion désiraient fermer les yeux...........
            Il me dit aussi que ce que Penn raconte sur Cromwell qui l'aurait mandé et supplié d'aller en Jamaïque, est entièrement faux. Il sait que c'est tout l'opposé.............
            Nous avions parlé de maintes autres choses quand des personnes, dans des pièces voisines, commencèrent à chanter à trois voix fort joliment, et à jouer du flageolet si plaisamment que notre conversation ne fut plus qu'une gêne...... Nous demandant soudain quelle heure il était, nous vîmes qu'il était 11 heures, alors que je pensais qu'il s'en fallait de deux heures, mais nous étions absorbés par notre conversation. Nous nous levâmes donc. Il avait bu du vin et moi de la bière sucrée, et par un beau clair de lune retour à la maison et, au lit. Ma femme est tourmentée par un mal de dents............


                                                                                                             10 Novembre

            Lever et au bureau, réunion jusqu'à midi, puis à la Bourse où je causai à plusieurs personnes, m'évertuant à trouver des moyens de gagner quelque argent, et j'espère y parvenir. Puis à la maison où Mr Moore, comme convenu, dîna avec moi. Ensuite passai tout l'après-midi à rédiger un billet à ordre et une cession des droits sur des terres en prévision de demain afin de conclure cette affaire entre Tom Trice et moi. Je n'avance là-dedans qu'avec de grandes craintes et beaucoup de méfiance, car je sais que c'est un coquin et qu'il a maintenant, j'en ai peur, trop grande prise sur moi à cause de la négligence de mes hommes de loi.
            Mais j'ai, entre autres, réglé avec Mr Moore une affaire de 32 livres d'honoraires dus par milord du Sceau privé, dont je ne m'étais pas occupé depuis un bon moment. Mr Moore me donne un billet à ordre en garantie pour prix des 7 livres restantes, après que j'ai obtenu 25 livres en argent comptant.
            Après son départ, au bureau jusque tard où notai la remarquable conversation d'hier. Puis à la maison, souper tard et, au lit.


                                                                                                               11 Novembre 1663

            Lever et à mon bureau toute la matinée. A midi au café où intéressante conversation avec le Dr Allen sur la physique et la chimie. Entre autres, comme je lui parlai de l'invention pour couler les navires de Drebbel, le docteur allemand, il me conta ceci qui est plus étrange encore : il s'agit d'une chose qui est faite à partir d'or et que l'on appelle en chimie fulminans. Un grain, a-t-il dit je crois, posé dans une cuillère et auquel on met le feu, produit une détonation comme un mousquet et fait un trou dans la cuillère vers le bas, sans que la moindre force ne s'exerce vers le haut. Et, dit-il, il peut faire la même expérience à moindre frais avec du fer ainsi préparé.
            Ensuite à la Bourse. Je dus remettre mon entretien avec Tom Trice, car il ne vint pas, et rentrai dîner à la maison. Allai ensuite en fiacre chez mon perruquier chercher ma seconde perruque, mais elle n'est pas terminée. Après m'être arrêté dans un ou deux endroits, à la maison. A mon bureau donnai à ma femme une nouvelle leçon d'arithmétique, puis la renvoyai à la maison. Je vaquai à différentes affaires, puis souper à la maison et, au lit, fort incommodé par un rhume à l'estomac et au cerveau, avec une toux fort douloureuse.


                                                                                                              12 Novembre

            Levé tard, trop tard car fis attendre plusieurs personnes, ainsi que les officiers au bureau et mon cousin Thomas Pepys, l'exécuteur testamentaire qui était en bas. Je descendis le rejoindre et lui présentai le détail de ce que nous lui devons pour l'argent qu'il a jusqu'ici versé à mon oncle Thomas sur ordre du capitaine. Je ne le payai pas mais je le ferai bientôt, si je le peux.
            Au bureau toute la matinée. Sir William Penn, en sot prétentieux, était fort désireux de faire échouer une proposition que j'avais faite sans me méfier, de faire entrer un homme aux ateliers de Chatham. Je fus fâché de le voir si plein de fiel, mais content d'en comprendre la cause et de voir que ce n'était pas plus grave, car cela ne me touchait en rien personnellement.
            A la Bourse expédiai plusieurs affaires, puis à la maison avec Mr Moore pour dîner, ma femme ayant aujourd'hui dîné avec Mr Hollier venu la conseiller au sujet de cette ulcération dans ses parties intimes.
            Après dîner, causant avec Mr Moore du peu d'assiduité de milord à la Cour et de ce que le monde en dit avec trop de raison je crois, je me décidai à prendre un fiacre pour me rendre chez lui, dans l'intention de parler avec milord sans plus tarder.
            Je rencontrai Mr Howe avec qui je parlai longuement sur ce sujet. Il m'apprit, en termes fort simples, où en était milord : il ne fait rien de ce qui sied à son rang, mais se laisse porter par sa folie et passe son temps à jouer aux cartes à la Cour avec les dames, ou à Chelsea avec cette catin, à son grand déshonneur. Et je vois bien que son crédit diminue aussi à la Cour.
            Milord arriva et je commençai à parler avec lui. Mais j'eus le pressentiment que milord ne prendrait pas la chose en bonne part,  de plus je vis qu'il n'était pas d'humeur à causer, et donc, après avoir échangé quelques paroles ordinaires, et voyant que milord ne parlait pas de sa manière habituelle, je pris congé et retournai vers Mr Howe un moment. Je lui dis que je n'avais pu mettre à exécution ce que j'étais si résolu à faire, mais que je pensais préférable de m'en acquitter par écrit, ce qu'il approuve, et je pris donc congé et rentrai en fiacre à la maison, l'esprit tout occupé de cette douloureuse affaire. A mon bureau embesogné jusqu'à une heure avancée, les soirées passant plus vite que l'on ne croit. Et à la maison souper et, au lit.


                                                                                                      13 Novembre
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Famous Paintings Improved With Fat Cats            Lever, à mon bureau occupé toute la matinée avec le commissaire Pett. A midi à la Bourse, rencontrai Shales, l'accompagnai au café et causâmes de notre affaire de subsistance.........
            Dînai à la maison, attendant la venue du commissaire Pett. Le dîner fut bon, mais il ne vint pas. Puis arriva mon perruquier qui m'apporte une deuxième perruque faite de mes propres cheveux, de sorte qu'elles me reviennent en tout à 4 livres et 1 shilling et 6 pence. Il prétend qu'elles me dureront deux ans, mais j'en doute.
            Après son départ allai à mon bureau et revêtis ma nouvelle robe de chambre de panne pourpre à boutons et festons d'or, car j'avais un peu peur de prendre froid. Terminai une lettre difficile mais qui me faisait valoir par rapport à sir William Batten, et dans laquelle je présentai à sir George Carteret notre dernier contrat avec sir William Warren pour l'achat de mâts et, grâce à cela, je crois avoir rendu un service au roi de 600 livres.
            Cela fait retournai auprès de ma femme pour prendre un clystère. Il produisit beaucoup d'effet et me fit évacuer quantité de vents, ce qui est la seule cause, à ce que je vois, de mon indisposition. Ensuite, vers 9 ou 10 heures, soupai dans le petit salon de ma femme et vers minuit, au lit.


                                                                                                                  14 Novembre

            Lever et au bureau réunion............ A midi à la maison et dînai avec ma femme, ensuite Will me dit que, si cela me convenait, il était prêt à emporter ses affaires, et donc, devant ma femme je lui donnai de bons conseils et lui dis que son départ ne diminuerait pas mon affection pour lui s'il se conduisait bien. Je lui donnai ma bénédiction et laissai le pauvre garçon en pleurs emporter ses effets. Mais je pense que les choses irons mieux, grâce à son départ, pour lui et pour nous.
            Ensuite au bureau où restai tard à travailler. Ce soir, Mr Moore est venu me dire qu'il n'avait pas eu l'occasion d'avoir une conversation sincère avec milord hier, et je suis résolu à lui écrire très prochainement.
            Je suis resté au bureau presque jusqu'à minuit pour terminer une lettre à sir George Carteret au sujet du récent contrat pour l'achat de mâts, dans laquelle je me suis justifié, sans faire de tort à sir William Batten.
            Cette nuit, je crois, est la première que je passe sans qu'il y ait dans cette maison un seul homme autre que moi depuis que j'ai des serviteurs, car Will a déménagé ce soir..........


                                                                                                                 15 Novembre
                                                                                                      Jour du Seigneur
             Resté tard au lit avec ma femme, puis à mon bureau pour mettre au propre ma lettre à sir George Carteret. Peu après, fort opportunément, un de ses laquais arriva pour une autre affaire, et je lui fis porter la lettre par son propre domestique. J'espère qu'elle aura l'heur de le satisfaire. A midi dîner à la maison, ma femme toujours au lit, car elle attend Mr Hollier, le chirurgien. Je dînai donc seul, et l'après-midi derechef à mon bureau où je rédigeai une lettre à milord, lui exposai ce que dit le monde à son sujet, et le laisse décider de ce qu'il convient de faire, et penser de moi ce qu'il voudra, mais je n'ai fait là que mon devoir. Je vais attendre de voir Mr Moore pour lui demander s'il pense que je dois l'envoyer.
            Retour auprès de ma femme pour souper. Je commence moi aussi à ressentir des douleurs à cause du rhume que j'ai attrapé hier soir. Ce qui me cause bien du chagrin voyant dans quel état de faiblesse je suis réduit. Comme c'était aujourd'hui l'anniversaire de notre reine on tira tous les canons de la Tour, et le soir le lord-maire envoya des messagers d'église en église pour ordonner aux sergents de ville de faire allumer des feux de joie dans toutes les rues. C'est, me semble-t-il, une chose qu'il n'est guère possible de faire sur ordre.
            Après un bon souper avec ma femme, et avoir écouté nos servantes lire un passage de la Bible, nous fîmes nos prières et, au lit.


                                                                              à suivre...............

                                                                                                                16 Novembre 1663

            Lever. Après m'être...........
         



         




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