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Correspondance W.A. Mozart 1
Leopold Mozart à Johann Jakob Lotter
Salzbourg, 9 février 1756
Léopold Mozart écrit à J.J. Lotter à Augsbourg après diverses précisions sur son travail, incidemment :
" ...... Par ailleurs, je vous annonce que le 27 janvier, à 8 heures du soir, ma femme a heureusement accouché d'un garçon. Mais il a fallu retiré le placenta. Elle a ensuite été étonnamment affaiblie. Aujourd'hui ( Dieu soit loué ) la mère et l'enfant se porte bien. Elle vous adresse à tous deux son bon souvenir. Notre fils s'appelle Joannes Chrisostomus, Wolfang, Gottlieb..........
Addio
Léopold Mozart
Leopold Mozart à Lorenz Hagenauer à Salzbourg
Linz, le 3 octobre 1762
............. Nous sommes toujours à Linz.......... Bref Wolfang a eu l'honneur de se produire devant Sa Grâce Princière, mais pas ma fille, et il a reçu à cette occasion un ducat entier, id est 4 florins 10 kreuzer en espèces, mais n'en parlez à personne..........Nous habitons chez un certain Kiener
et sommes très bien servis. Il y a deux jeunes filles qui ont repris la maison depuis la mort de leurs parents et qui aiment à tel point nos enfants qu'elles font tout ce qui est en leur pouvoir pour nous être agréables.
Par ailleurs, mes enfants font l'étonnement de tous ceux qui les voient, surtout mon fils. M. le comte Herberstein et M. le comte Schtlick...... partent à Vienne et vont nous annoncer à grand bruit......... Il semble donc que l'entreprise doive marchez assez bien........ Les enfants sont bien gais et se sentent partout comme chez eux. Mon fils se familiarise avec tout le monde, en particulier avec les officiers, comme s'il les connaissait depuis toujours.............
L. Mozart à id.
Vienne, le 30 octobre 1762
Le bonheur est fragile comme le verre. Qu'une cruche de vinaigre se casse vite ! Je pensais bien que nous avions été trop heureux pendant 15 jours, Dieu nous a envoyé une petite croix et nous remercions sa miséricorde que cela se soit terminé ainsi :
Le 21 à 7 heures du soir nous étions encore chez Sa Majesté Impériale, mais notre Woferl n'était pas dans son état normal avant d'y aller déjà et quand il se mit au lit il se plaignit, salva venia, du derrière et des jambes. Lorsqu'il fut au lit j'examinai les endroits où il disait sentir des douleurs. Je découvris plusieurs taches de la grosseur d'un kreuzer, très rouges et un peu enflées, et qui lui faisaient mal au toucher. Il n'y en avait toutefois qu'aux tibias, aux deux coudes et quelques unes sur les fesses, mais très peu. Il avait de la fièvre et nous lui donnâmes de la poudre noire et de la poudre du margrave. Il eut un sommeil un peu agité. Le vendredi suivant nous lui renouvelâmes les poudres le matin et le soir, et nous constatâmes que les taches s'étaient étalées, elles étaient plus grosses mais pas plus nombreuses. Nous fûmes obligés de nous décommander chez tous les seigneurs qui nous avaient retenus depuis 8 jours et de remettre d'un jour à l'autre. Nous continuâmes à lui donner de la poudre du margrave et dimanche il se mit à avoir des suées, ce que nous souhaitions, car jusqu'alors il avait plutôt une fièvre sèche.
Je rencontrai M. le médecin de la comtesse v. Sinzendorf ( qui n'était justement pas ici ) et lui décrivis la situation. Il vint aussitôt avec moi. Il se déclara satisfait de nos soins et dit que c'était une sorte d'éruption de scarlatine. Il prescrivit quelques médication puis uniquement de la soupe ou de la panade, ce que nous avions fait de nous-mêmes, parfois une bouillie d'orge, parfois du thé de fussilage avec un peu de lait. Avant qu'il s'endorme nous lui avons donné un petit verre de lait de pépins de melons et très peu de graines de pavot. Dieu soit loué, il va maintenant suffisamment bien pour que nous espérions qu'il puisse quitter le lit et se lever après-demain, sinon demain pour sa fête. Il lui est sorti en même temps une molaire, ce qui lui a occasionné une fluxion de la joue gauche. Les seigneurs ont eu la bonté de s'enquérir chaque jour des nouvelles de l'enfant. Je remercie infiniment Dieu que cela se soit terminé ainsi, car ces taches de scarlatine, qui constituent ici une maladie infantile courante, sont dangereuses. J'espère que Woferl s'est maintenant acclimaté, car le changement d'air a été la cause principale de cette maladie.
Je vous demande de transmettre à madame votre épouse mes compliments respectueux et de la prévenir que je dois une fois encore la mettre à contribution. Pourrait-elle avoir l'amabilité de faire dire 3 saintes messes au Saint-Enfant de Loreto, et 3 saintes messes à Saint-François-de-Paule à l'église de Bergl ? Je la rembourserai avec gratitude............
telegraph.co.uk
..........................
Leopold Mozart à id.
Schwetzingen, le 19 juillet 1763
....................
Le 12 nous avons enfin obtenu à 8 heures du matin les chevaux de poste qui nous avaient été promis pour 4 heures et nous sommes arrivés dans la soirée à Bruchsal en passant par Vaihingen, endroit misérable totalement luthérien. Cette journée de voyage nous a permis de voir de jolis paysages et nous avons eu le bonheur de retrouver un bon ami qui nous a rejoints d'Augsbourg sans que nous nous y attendions............. Nous ne nous sommes ensuite pas rendus à Mannheim mais directement à Schwetzingen où se trouve la cour en été............. Hier il y a eu une académie spécialement pour nous. Ce n'est que la seconde académie qui ait eu lieu depuis le mois de mai. Elle a duré de 5 heures à 9 heures du soir. J'ai eu le plaisir d'entendre, outre de bons chanteurs et chanteuses, un remarquable flûtiste, M....., et l'orchestre est incontestablement le meilleur d'Allemagne. Il est composé de jeunes musiciens jouissant tous d'une excellente réputation, ni buveurs, ni joueurs, ni gueux, de sorte que leur conduite est tout aussi estimable que leur productions.
Mes enfants ont mis tout Schwetzingen en émoi. Leurs Altesses Princières éprouvèrent un plaisir indescriptible et tout le monde fut saisi d'émerveillement.
Dès que nous pourrons partir nous nous rendrons à Francfort........................
Nous sommes toujours dans des lieux qui connaissent 4 religions : catholique, luthérienne, calviniste et juive............. J'ai constaté avec étonnement que depuis Wasserbourg nous n'avons plus trouvé de bénitier dans nos chambres. Car même en pays catholique on en a écarté de tels objets car de nombreux étrangers luthériens y sont de passage et les chambres sont organisées de façon telle que des hôtes de toutes les religions puissent y habiter. On ne trouve en outre dans les chambres à coucher rarement autre chose que des tableaux représentant des paysages ou le portrait d'un vieil empereur, etc, mais presque jamais un crucifix............
Mozart
Leopold Mozart à id.
Mayence, le 3 août 1763
Monsieur
Vous avez sans doute reçu mes lettres de Ludwigsbourg et de Schwetzingen. Dans la première je vous disais que vous pouviez me répondre à Mannheim et à Francfort dans la seconde........ Heidelberg possède de nombreux points communs avec Salzbourg de par la situations géographique et les ruines des tours et des murailles du château qui sont étonnantes et rappellent les anciens effets des anciennes guerres françaises.
Dans l'église du Saint-Esprit, passée dans l'histoire à cause des luttes entre catholiques et calvinistes qui ont poussé le prince électeur à transférer sa résidence à Mannheim, et
Wolfang a joué de l'orgue à l'émerveillement de tous. A tel point que M. le Doyen de la ville a donné l'ordre de graver son nom sur l'instrument en souvenir impérissable.
Nous sommes partis de Schwetzungen avec 15 louis d'or en cadeau........... à Mannheim on nous y a montré gratuitement tout ce qu'il y a à voir. A l'auberge......... nous avons également été invités par un colonel français........... Il a offert à Nannerl une petite bague qui vaut sans doute un peu plus d'un louis d'or, et à Wolfang il a fait cadeau d'une jolie petite boîte à cure-dents....................
à suivre..................
Leopold Mozart à Lorenz Hagenauer à Salzbourg
Linz, le 3 octobre 1762
............. Nous sommes toujours à Linz.......... Bref Wolfang a eu l'honneur de se produire devant Sa Grâce Princière, mais pas ma fille, et il a reçu à cette occasion un ducat entier, id est 4 florins 10 kreuzer en espèces, mais n'en parlez à personne..........Nous habitons chez un certain Kiener
et sommes très bien servis. Il y a deux jeunes filles qui ont repris la maison depuis la mort de leurs parents et qui aiment à tel point nos enfants qu'elles font tout ce qui est en leur pouvoir pour nous être agréables.
Par ailleurs, mes enfants font l'étonnement de tous ceux qui les voient, surtout mon fils. M. le comte Herberstein et M. le comte Schtlick...... partent à Vienne et vont nous annoncer à grand bruit......... Il semble donc que l'entreprise doive marchez assez bien........ Les enfants sont bien gais et se sentent partout comme chez eux. Mon fils se familiarise avec tout le monde, en particulier avec les officiers, comme s'il les connaissait depuis toujours.............
L. Mozart à id.
Vienne, le 30 octobre 1762
Le bonheur est fragile comme le verre. Qu'une cruche de vinaigre se casse vite ! Je pensais bien que nous avions été trop heureux pendant 15 jours, Dieu nous a envoyé une petite croix et nous remercions sa miséricorde que cela se soit terminé ainsi :
Le 21 à 7 heures du soir nous étions encore chez Sa Majesté Impériale, mais notre Woferl n'était pas dans son état normal avant d'y aller déjà et quand il se mit au lit il se plaignit, salva venia, du derrière et des jambes. Lorsqu'il fut au lit j'examinai les endroits où il disait sentir des douleurs. Je découvris plusieurs taches de la grosseur d'un kreuzer, très rouges et un peu enflées, et qui lui faisaient mal au toucher. Il n'y en avait toutefois qu'aux tibias, aux deux coudes et quelques unes sur les fesses, mais très peu. Il avait de la fièvre et nous lui donnâmes de la poudre noire et de la poudre du margrave. Il eut un sommeil un peu agité. Le vendredi suivant nous lui renouvelâmes les poudres le matin et le soir, et nous constatâmes que les taches s'étaient étalées, elles étaient plus grosses mais pas plus nombreuses. Nous fûmes obligés de nous décommander chez tous les seigneurs qui nous avaient retenus depuis 8 jours et de remettre d'un jour à l'autre. Nous continuâmes à lui donner de la poudre du margrave et dimanche il se mit à avoir des suées, ce que nous souhaitions, car jusqu'alors il avait plutôt une fièvre sèche.
Je rencontrai M. le médecin de la comtesse v. Sinzendorf ( qui n'était justement pas ici ) et lui décrivis la situation. Il vint aussitôt avec moi. Il se déclara satisfait de nos soins et dit que c'était une sorte d'éruption de scarlatine. Il prescrivit quelques médication puis uniquement de la soupe ou de la panade, ce que nous avions fait de nous-mêmes, parfois une bouillie d'orge, parfois du thé de fussilage avec un peu de lait. Avant qu'il s'endorme nous lui avons donné un petit verre de lait de pépins de melons et très peu de graines de pavot. Dieu soit loué, il va maintenant suffisamment bien pour que nous espérions qu'il puisse quitter le lit et se lever après-demain, sinon demain pour sa fête. Il lui est sorti en même temps une molaire, ce qui lui a occasionné une fluxion de la joue gauche. Les seigneurs ont eu la bonté de s'enquérir chaque jour des nouvelles de l'enfant. Je remercie infiniment Dieu que cela se soit terminé ainsi, car ces taches de scarlatine, qui constituent ici une maladie infantile courante, sont dangereuses. J'espère que Woferl s'est maintenant acclimaté, car le changement d'air a été la cause principale de cette maladie.
Je vous demande de transmettre à madame votre épouse mes compliments respectueux et de la prévenir que je dois une fois encore la mettre à contribution. Pourrait-elle avoir l'amabilité de faire dire 3 saintes messes au Saint-Enfant de Loreto, et 3 saintes messes à Saint-François-de-Paule à l'église de Bergl ? Je la rembourserai avec gratitude............
telegraph.co.uk
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Leopold Mozart à id.
Schwetzingen, le 19 juillet 1763
....................
Le 12 nous avons enfin obtenu à 8 heures du matin les chevaux de poste qui nous avaient été promis pour 4 heures et nous sommes arrivés dans la soirée à Bruchsal en passant par Vaihingen, endroit misérable totalement luthérien. Cette journée de voyage nous a permis de voir de jolis paysages et nous avons eu le bonheur de retrouver un bon ami qui nous a rejoints d'Augsbourg sans que nous nous y attendions............. Nous ne nous sommes ensuite pas rendus à Mannheim mais directement à Schwetzingen où se trouve la cour en été............. Hier il y a eu une académie spécialement pour nous. Ce n'est que la seconde académie qui ait eu lieu depuis le mois de mai. Elle a duré de 5 heures à 9 heures du soir. J'ai eu le plaisir d'entendre, outre de bons chanteurs et chanteuses, un remarquable flûtiste, M....., et l'orchestre est incontestablement le meilleur d'Allemagne. Il est composé de jeunes musiciens jouissant tous d'une excellente réputation, ni buveurs, ni joueurs, ni gueux, de sorte que leur conduite est tout aussi estimable que leur productions.
Mes enfants ont mis tout Schwetzingen en émoi. Leurs Altesses Princières éprouvèrent un plaisir indescriptible et tout le monde fut saisi d'émerveillement.
Dès que nous pourrons partir nous nous rendrons à Francfort........................
Nous sommes toujours dans des lieux qui connaissent 4 religions : catholique, luthérienne, calviniste et juive............. J'ai constaté avec étonnement que depuis Wasserbourg nous n'avons plus trouvé de bénitier dans nos chambres. Car même en pays catholique on en a écarté de tels objets car de nombreux étrangers luthériens y sont de passage et les chambres sont organisées de façon telle que des hôtes de toutes les religions puissent y habiter. On ne trouve en outre dans les chambres à coucher rarement autre chose que des tableaux représentant des paysages ou le portrait d'un vieil empereur, etc, mais presque jamais un crucifix............
Mozart
Leopold Mozart à id.
Mayence, le 3 août 1763
Monsieur
Vous avez sans doute reçu mes lettres de Ludwigsbourg et de Schwetzingen. Dans la première je vous disais que vous pouviez me répondre à Mannheim et à Francfort dans la seconde........ Heidelberg possède de nombreux points communs avec Salzbourg de par la situations géographique et les ruines des tours et des murailles du château qui sont étonnantes et rappellent les anciens effets des anciennes guerres françaises.
Dans l'église du Saint-Esprit, passée dans l'histoire à cause des luttes entre catholiques et calvinistes qui ont poussé le prince électeur à transférer sa résidence à Mannheim, et
Wolfang a joué de l'orgue à l'émerveillement de tous. A tel point que M. le Doyen de la ville a donné l'ordre de graver son nom sur l'instrument en souvenir impérissable.
Nous sommes partis de Schwetzungen avec 15 louis d'or en cadeau........... à Mannheim on nous y a montré gratuitement tout ce qu'il y a à voir. A l'auberge......... nous avons également été invités par un colonel français........... Il a offert à Nannerl une petite bague qui vaut sans doute un peu plus d'un louis d'or, et à Wolfang il a fait cadeau d'une jolie petite boîte à cure-dents....................
à suivre..................
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