samedi 16 juin 2018

Sur les quais I et II extraits 5 Léon-Paul Fargue ( Nouvelles France )




Image associée
rfi.fr


                                                        Sur les quais I et II
                                                                extraits in
                                                         Le piéton de Paris

                         Au temps où je dansais la gigue,
                        J'aurais pu faire un bel enfant.
                        Mais à présent, ça me fatigue,
                        Je ne suis plus qu'un ci-devant.

                       J'en ai marre de l'élégance,
                       Des romans d'analyse et des chansons d'amour.
                       Adieu, Messieurs ! Vive la France !
                       Moi, je remonte dans ma tour.

         Ne cherchez pas de qui sont ces vers, où triomphent l'insouciance et la rêverie. Ils sont exactement d'un illustre inconnu dans le plus noble sens du terme. J'ai vainement essayé de me faire présenter à ce poète, qui me paraît, à l'odeur de ses poèmes, passer la moitié de sa vie dehors. Il aime mieux garder l'anonymat. Tout ce que je sais, c'est que ce poète ignoré et peureux, est un homme des quais, un bouquiniste, célèbre parmi les collègues, mais si volontairement hostile à la gloire qu'il ne leur a jamais donné son nom.
            Ce que l'on ne saurait nier, c'est que les quais l'aient heureusement inspiré, car il est l'auteur de deux cents poèmes de ce genre désinvolte et charmant, deux cents poèmes qui se boivent facilement, comme le vin de Vouvray, le jaune, celui que l'on ne sert que sur place...
            Chef-d'oeuvre poétique de Paris, les quais ont enchanté la plupart des poètes, touristes,  photographes et flâneurs du monde. C'est un pays unique, tout en longueur, sorte de ruban courbe, de presqu'île imaginaire qui semble être sortie de l'imagination d'un être ravissant.
            Je connais tellement, pour l'avoir faite cent fois, la promenade qui berce le marcheur du quai du Point du Jour au quai des Carrières à Charenton, ou celle qui, tout jeune, me poussait du quai d'Ivry au quai d'Issy-les-Moulineaux, que j'ai l'impression d'avoir un sérieux tour du monde sous les talons. Ces seuls noms : Orsay, Mégisserie, Voltaire, Malaquais, Gesvres, aux Fleurs, Conti, Grands Augustins, Horloge, Ofèvres, Béthune et place Mazas me suffisent comme Histoire et Géographie.
            Avez-vous remarqué que l'on ne connaît pas mieux " ses " quais que ses sous-préfectures ? J'attends toujours un vrai Parisien sur ce point : " Où finit le Quai Malaquais, où commence le Quai de Conti ? Où se trouve le Quai de Gesvres ? D'après la réponse, je classe les gens. A ce petit jeu, on s'aperçoit qu'il n'y a pas beaucoup de vrais Parisiens, pas beaucoup de chauffeurs de taxi cultivés, encore moins d'agents de police précieux. Chacun se trompe sur la question des quais.
            Et pourtant, rien n'est plus de Paris qu'un quai de Seine, rien n'est plus à sa place, dans son décor.............
            De ce paysage, sur lequel ont poussé comme par goût les plus beaux hôtels, le Louvre des Valois, les monuments les plus étonnants, comme la Tour Eiffel, les plus suspects, comme la Chambre, les plus glorieux, comme l'Institut de France, c'est la partie centrale qui est à la fois la plus célèbre et la plus fréquentée, et ce sont certainement les quais de Conti et Malaquais qui arrivent ex-aequo en tête du concours.
            J'ai demandé à des pouilleux, à des sans-logis de la meilleure qualité pourquoi ils préféraient ces deux quais aux autres, surtout pour dormir sur les berges, mêlés aux odeurs de paille, d'absinthe et de chaussure que la Seine véhicule doucement :
            " - Parce que, me fut-il répondu, nous nous y trouvons plus à l'aise et comme chez nous. De plus, les rêves y sont plus distingués. "                                tripadvisor.se      
Image associée            Réflexion pleine d'intérêt, et qui me rappelle une anecdote. Il m'arrive très souvent de prendre un verre de vin blanc dans un petit caboulot des Halles que je ne trouve d'ailleurs qu'à tâtons la nuit. Je retrouve là des noctambules qui échangent quelques idées générales avant d'aller s'allonger sous un pont quelconque. Toutefois, je me mêle à leurs conversations. Nous nous serrons la main très noblement. Un jour, je fus présenté à une sorte de grand haillon animé, barbu, érudit et très digne, qui logeait précisément sous le Pont des Arts, et que l'on présentait ainsi : M. Hubert, de l'Académie française. Paris seul autorise ces raccourcis splendides.
            Les quais sont hantés par une double population. Je ne parle ni des touristes, ni des curieux, ni des voyageurs en transit, mais des êtres qui naissent, rêvent et meurent dans l'atmosphère séquane : ceux des berges et ceux des quais proprement dits, les couche-dehors et les bouquinistes, ceux d'en bas et ceux d'en haut. La population des berges s'étend d'Auteuil à Charenton, les jambes en l'ai, le visage caché sous le melon de la poubelle, le mégot à portée de la main, pour la première cigarette du matin, la meilleure. C'est encore sur les quais, c'est-à-dire un peu en-dessous de la surface parisienne, dans une patrie obscure et honteuse au sens que Shakespeare donnait à ces mots, que l'on peut faire connaissance avec les derniers petits métiers poétiques dont s'inspiraient naguère chansonniers, caricaturistes et poètes : le tondeur de chiens, le glaneur de charbon, le ramasseur de petits objets, tels que lames de rasoir usagées, fermetures de canettes de bière, boucles de ceinturon, épingles de sûreté, crochets à bottines et fragments de pipes en terre, le ramasseur que l'on voit longer les ruisseaux en baissant la tête, à la fin de la journée. Cour des Miracles dotée d'une plage, ce monde des berges, dont les dos se durcissent au contact des pavés, jouit d'un des plus grands bonheurs que connaisse notre époque : l'ignorance totale du journal quotidien. Certains, parfois, parcourent les journaux des Courses oubliés là, sans doute, par quelque suicidé, mais le journal des Courses fait un peu partie de la légende.
            M'étant hasardé une nuit parmi ces longs gaillards si bien portants, si hardiment barbus que je les compare volontiers aux hommes des cavernes, j'eus l'occasion d'entendre la voix même du rêve se manifester soudain par la bouche d'une de ces ombres. Après avoir enjambé quelques " chiens de fusil ", quelques thorax librement offerts, je m'installai, à mon tour, sur une borne, pour fumer une cigarette au fil de l'eau. Enormes et patients, de noirs chalands glissaient, pareils à des bêtes, sur le fleuve de crêpe. J'avais vaguement l'impression de déranger une secte. Je ne me trompais pas. Une voix s'éleva tout à coup derrière moi :
            " - Veux-tu fermer ta porte ! " me criait-on.
            J'avais visiblement affaire au Crocheteur Borgne de Voltaire...
           Tout autre est la population périphérique. Ce sont des savants. Je tiens les bouquinistes pour les êtres les plus délicieux que l'on puisse rencontrer, et, sans doute, participent-ils avec élégance et discrétion à ce renom d'intelligence dont se peut glorifier Paris.
            Le pays du livre d'occasion a ses frontières aussi. Il va du Quai d'Orsay au Jardin des Plantes sur la rive gauche....... au Châtelet, sur la rive droite. Les boîtes en sont, en principe, accordées par la ville aux mutilés de la guerre et aux pères d'une famille nombreuse, à raison de soixante-cinq francs par an, sur huit mètres de long. Quand un bouquiniste atteint l'âge respectable de soixante-dix ans ou qu'il tombe malade, il peut sous-louer son commerce à un remplaçant et se faire ainsi doubler jusqu'à sa mort. Mais il ne peut céder sa charge, comme ferait un agent de change. Une fois le dernier soupir poussé, la Ville intervient. La gent bouquiniste est la seule qui ne soit ni organisée ni syndiquée, qui ne donne aucun bal, aucun banquet annuel. Elle vit des rumeurs intellectuelles, de poussières d'idéal et d'indifférence. Elle eut pourtant un doyen, tout récemment, et
que l'on honorait sincèrement dans la profession, un doyen qui n'était autre que M. Dodeman, Charles Dodeman, auteur bien connu.......... temps où les marchands de livres étaient tenus de remporter chaque soir leurs boîtes chez eux.
            Mais, sur les quais comme partout, le vent de la modernité a soufflé en tempête. Il y a aujourd'hui des bouquinistes jeunes, actifs, très au courant des fluctuations des marchés. La raideur un peu professorale d'autrefois s'est perdue. L'été, quand il fait très chaud, les bouquinistes femmes n'hésitent pas à plonger dans la Seine..........
Image associée *         J'ai demandé à un marchand qui paraissait sérieux et renseigné si le commerce des livres à ciel ouvert était lucratif, et j'appris que la plupart des vieux bouquinistes arrivent assez facilement à posséder un peu de bien, une cinq-chevaux Citron, parfois même une maison. Et le plus surprenant est qu'aucun d'eux n'ait d'autre métier. Où trouverait-ils, d'ailleurs, le temps d'être chauffeurs ou détectives privés ? Un bouquiniste tenu de connaître son Histoire, ses textes, ses dates, ses éditeurs, aussi bien sinon mieux qu'un libraire, n'a pas trop de toute sa journée pour bien faire ce qu'il fait.
            Les quais aux livres sont divisés comme un catalogue. Il y a le parapet des livres classiques et celui des livres étrangers. Les boîtes sont assez bien fournies d'une façon générale, et il est devenu commun de se demander où se fournissent ces commerçants avisés.
            Selon une vieille habitude, le bouquiniste n'achète pas volontiers ce qu'on lui propose. Il aime mieux se rendre lui-même à l'Hôtel des Ventes, marchander à sa guise, se rendre à domicile chez des personnes " recommandées ", ou encore voyager en France, à Perpignan, au Puy, à Lille, où il est toujours sûr de faire bonne chasse. Pourtant son ravitaillement, si bien conçu, demeure assez mystérieux.
            " - N'est-ce pas, tout le secret est là ! " me disait l'un d'eux.
            Sur le plan littéraire pur, le quai joue le rôle d'un baromètre et remet les réputations en place. On aura beau lire et relire des courriers littéraires, examiner à la loupe les feuilletons de la critique, les tartines de publicité rédactionnelles, interwiever des mandarins ou des experts, il faudra toujours revenir auw quais pour obtenir une parcelle de la vérité. Car la question, comme pour le sucre ou le papier à cigarettes, demeure la même :
            " Qu'est-cee qui se vend, qu'est-ce qui ne se vend pas ? "
            Enigme que M. Robert Ganzo, bouquiniste sur les quais et libraire rue Mazarine, débrouille devant vous avec science et brio. Je n'ose énumérer les noms de mes confrères dont les bouquins ne trouvent pas acheteur, malgré le tapage,, les coups de sifflet du snobisme, ou l'influence des corps constitués. Je préfère annoncer à mes amis, Paul Valéry, Valéry Larbaud, Claudel, Gide,  entre autres, et, par-dessus les nuées et les ombres, au cher Proust, qu'ils se vendent admirablement...........
            Il faut avoir une santé de vieux chêne pour vendre des livres sur les quais, car il n'est pas un élément qui ne s'occupe de vous agacer : le vent, la chaleur, le gel, le bruit, le marchandage des clients, étant entendu qu'on n'achète jamais un livre sans marchander.
            C'est pourquoi j'admire la belle résistance et la belle nature des bouquinistes et, entre toutes, l'humeur divine du poète inconnu des quais qui trouve encore le moyen d'écrire des vers...

*     rfi.fr


********************************************



pinterest.fr                                                        Sur les Quais II
Image associée
            Les quais ont toujours été pour les Parisiens de bonne race un endroit de prédilection. Tout le long de la Seine, maintenue dans une atmosphère de haute distinction par le voisinage des bâtiments augustes qui la font royale, et pourtant bohémienne par la présence des bouquinistes, le passage des chalands et les brusques apparitions de sombres poètes au bord des boîtes, la flânerie s'est toujours sentie là chez elle. Lorsque j'étais jeune, et que les romans à bon compte m'intéressaient, nous nous donnions rendez-vous, quelques amis et moi, sur la margelle du quai Malaquais, pour regarder Anatole France, prince des chercheurs et vieil ami des marchands, Jules Lemaître, qui promenait son lorgnon, Faguet, qui n'achetait jamais rien, le jeune et magnifiquement olivâtre Barrès, qui méprisait la poussière mais adorait l'air léger de ce quartier, Albert Besnard, Rostand, qui ressemblait à un ténor de salons, Forain, Barthou, Bourget ou Capus, qu'encadraient des salonnardes charmantes, menteuses et trompeuses comme toutes les autres, et particulièrement cette marquise de Sauve, héroïne de Cruelle Enigme, qui faisait alors courir un frisson dans les départements français.
            Mais à côté de ces illustres personnages dont le profil se médaillait déjà dans l'histoire littéraire ou artistique de la nation, nous prenions souvent en filature de vieux Parisiens sans importance, tout pimpants de guêtres et de pantalons gris, le favori délicatement peigné, le tube impeccable, la canne sous le bras, une forte cravate voyante ou diaphane sous un col de belle proportions, la fleur à la boutonnière, un sourire installé sur des lèvres heureuses. Vieux messieurs rentés, soignés, gâtés, qui cheminaient voluptueusement le long des cartes du ciel, des timbres postes, des gravures pornographiques et des éditions originales, en attendant l'heure d'aller retrouver au Bois, dans quelque thé, dans quelque boudoir aussi, quelque petite femme généralement dressée par un dompteur ou par un montreur de puces.

            Ils le savaient bien, les bougres, qu'ils étaient trompés et surtrompés par de jeunes gaillards aux cuisses tendues et aux fines moustaches, mais ils avaient une sagesse solide et ne demandaient à l'amour que ce qu'il pouvait leur donner. Nombreux étaient ceux qui croyaient encore dérober des plaisirs à la jeunesse confiante et versatile. Ce type d'homme, immanquablement généreux, et spirituel, on le retrouve non pas seulement dans les pièces de l'époque, qu'elles soient de Tristan................ de Willy qui rima , à ce propos, des vers demeurés célèbres :

                         Deux grammairiens se disputaient pour Lise                 academie-francaise.fr                                
Résultat de recherche d'images pour "académie française"                         Mais un juge, plus preste, ou plus tendre, l'a prise
                         Et la loge en garni près de la gare de l'Est.
                                                   Morale
                         Grammatici certant, sub judice Lise est.

            Gracieuse époque. Les quais traduisaient pour nous, qui n'avions encore droit aux salons, aux cabinets particuliers, aux " boudoirs confidentiels ", cette sorte d'animation heureuse qui tremblotait dans Paris, et Paris se réduisait alors pour nous à une synthèse où nous voyions une jolie femme, une jolie femme..... un trottin, un vieux général, une bouquetière....... La rue de Paris n'était pas autre chose. Sur les quais, aux abords de l'Académie, c'était une rumeur de jupes et de murmures qui donnait à l'avenir un goût violent et nous faisait grogner contre notre jeune âge...............

            Puis nous allions coller nos yeux chez Groupy ou chez Champion pour voir passer les érudits, des messieurs très graves qui craignaient, selon le conseil d'Anatole France, " les femmes et les livres, pour la mollesse et l'orgueil qu'on y prend. " Ainsi, les érudits préféraient bavarder avec les marchands, les libraires, et s'en retourner à leurs cahiers poussiéreux et sans danger............. Ces vitrines bien fournies et ravissantes, combien de fois ne virent-elles pas le visage de Charcot, alors hôte illustre de l'hôtel de Chimay........., de Poincaré ou d'Hanotaux.......... C'était le beau temps des conférences, plus attirantes alors que ne le seront jamais les plus célèbres matches de tennis, des premières communions sensationnelles, des mariages qui donnaient le vertige à des faubourgs entiers. Le moindre événement prenait de l'importance, et nous sentions bien que Paris était à l'extrême bord de la civilisation, qu'il terminait le monde moderne comme un bouquet termine quelque feu d'artifice, qu'il vibrait " au point doré de périr ", eut dit Paul Valéry.
            Douce et lointaine actualité des quais, à cette époque où les bouquinistes savaient tout, et que l'Académie Française dominait de sa majesté dorée.......... Déjà nous étions possédés par les redresseurs magiques pour mauvaises attitudes, les voyantes ultrasensibles, les talons tournants, les rénovateurs dus à des curés, les philtres et les procédés inouïs contre les poils superflus.
            Stern, jockey français, gagnait le Derby d'Epsom avec Sunstar. Un nommé Orphée enlevait la course à pied Lyon-Troyes-Paris en 75 heures 8 minutes. On prenait des porto-flips et des whisky-cocktails dans des décors qui feraient rire Bobino. La comtesse de Kersaint ou le baron de Coubertin faisaient, d'une kermesse du Palais Royal, quelque chose de plus osé et de plus excentrique que l'Exposition............ Ces événements arrivaient jusqu'aux quais, lesquels m'on toujours fait songer à quelque forum où se seraient disputés les mérites respectifs des maîtres de l'heure artistique ou littéraire.
paris1900.lartnouveau.com
Image associée            L'Académie Française, qu'illustrèrent à l'époque Loti et France plus que l'ensemble de leurs collègues, puis Rostand, dont ce fut un numéro que d'en être, et l'ambassade d'Allemagne, située tout contre les quais et lui tournant le dos, sont les deux bâtiments essentiels de ce quartier en longueur qu'ornent des livres et des images..................
            Il n'était pas interdit non plus de prendre une dame dans un coin et de lui souffler à l'oreille :
            " - Ma chère amie, il vient de m'arriver une bien curieuse aventure. Vous connaissez cette petite Zozy qui veut bien parfois m'accompagner à Longchamp ? Eh bien, figurez-vous qu'elle a les meilleures relations du monde. Tel que vous me voyez, je reviens d'un thé à l'ambassade d'Allemagne, où j'ai eu l'honneur d'être interrogé par ce sacré Radolinsky de Radolin, et par la comtesse Kessler. Il paraît que l'Europe va mal... etc. ".......................
            J'ai même connu un bouquiniste qui avait en réserve toute une série de Romantiques à l'intention d'un client qui arrivait en courant, payait et s'en retournait au galop chez lui. Quand on voulait lui acheter un Gautier ou un Hugo, à ce brave marchand, il répondait :
            " - Impossible, c'est pour le comte, qui doit passer à cinq heures et qui est censé fouiller dans mes boîtes depuis trois heures de l'après-midi... "




                                                                         Léon-Paul Fargue

                                                                                   à suivre............

                                             Place du Théâtre Français
            




         



            
         


         



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire