Le Grelot
Le premier jour de février du siècle dernier, le curé de Vigàta appelle les fidèles à l'église
très tôt car il a eu un pressentiment et ce qu'il va leur annoncer ce n'est pas " des charamènes ".
En ce temps là dans ce village très pauvre de bord de mer les pêcheurs louaient leurs enfants de 7 à 14 ans aux propriétaires des mines de souffre. Petits ils circulaient dans d'étroits couloirs, mais ils ressortaient voûtés, malades. Cette année-là l'un d'eux, Giurla, eut la chance de partir dans les hauts pâturages garder de gros troupeaux de chèvres.
Et Camilleri nous promène dans une vie faite de nature, de roches et de lacs, d'orages et de soleil et surtout de silence. L'adolescent Giurla n'est pas sot, il observe, les trayeuses sont bonnes femmes, de plus il lit Lucrèce tant bien que mal, livre trouvé dans la cabane. Quels sentiments poussent une jolie chevrette vers le jeune chevrier ? La solitude a tôt fait de rapprocher le jeune homme de Béba. Il lui livre ses pensées, elle répond " béé... béé... " dort dans le cabanon toute proche à ses côtés. Puis apparaît dans l'histoire une jeune femme fille du propriétaire. Béba boude, Béba est jalouse. Giurla travailleur honnête va vivre un drame, un jour où le vent, l'orage, la pluie emportent tout ce qui se trouve au bord du lac. Roman pastoral, plein de verdeur et de verdure. Le sujet serait scabreux sous certaines plumes il est écrit là dans le langage Camilleri qui propose le 3è volet des Métamorphoses. " ... Les botians se chauchent à coups de cornes... ils peuvent te charger... de collagne..." " ... Le silence de la campagne... riche de cent parfums... des couleurs à revorge..."
Un joli roman pour amoureux du naturel."...Les quatre voyages de Christophe... il a su tracer un chemin sur la mer... il a doublé la surface du monde, il a peuplé l'horizon... " Ainsi parle Bartolomé au terme de sa vie.
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