mardi 29 mai 2018

Le Chant du départ Michel Audiard ( Roman France )

,
livre.fnac.com


                                                        Le Chant du Départ

            A Paris, face au magnifique Lion de Belfort de Bertholdi, se retrouvent Adrienne, Michel Audiard, Vera Varlope et d'autres au Grand Vizir, café accueillant et bienveillant. Il y a Kim, l'ancien boxeur, celui qui revoit pour la douzième fois Autant en emporte le vent qu'il aime énormément, mais sa mémoire défaillante lui permet une redécouverte au petit cinéma tout proche, alors qu'Adrienne a des habitudes à l'hôtel Moderna entre ses commissions et son arrêt apéro où elle rejoint son compagnon. Audiard scénariste des inoubliables répliques des, entre autres Tontons Flingueurs, disparu à 65 ans en 1985, écrit "...... si nous n'appréhendions pas d'être engloutis, demain peut-être....... j'écrirais mes souvenirs. Pas les vrais bien sûr... Les souvenirs sunlight... le ciné-bastringue..........." Alors les larmes des uns, les amours dépassés, arrive un moment où, bien qu'ils se connaissent tous très intimement, une blessure appuie plus fort, telle pour Adrienne l'étrange comportement de son  boxeur affublé de son porte-jarretelles...  Véra Varlope, aux seins prodigieux, la console. Au milieu de cette parodie d'un milieu mi-bourgeois mi- populaire, Audiard raconte quelques moments de cinéma, le vrai. Ainsi l'étrange rencontre entre Jean-Paul Belmondo et Patrick Modiano. Fascinés par Mesrine, longuement raconté jusqu'à sa chute commentée. Belmondo avait acquis les droits des souvenirs, " l'Instinct de mort ", de l'aventurier et eut l'étonnante idée de demander l'adaptation du livre pour le cinéma à Patrick Modiano ce qui " ....... embrumerait deux cerveaux réputés agiles : celui de Patrick Modiano et le mien ". Passant du présent au passé, l'auteur traverse les années 40, et l'on imagine un peu ce qui est caché. " Pour ma part ? L'Hôtel du Parc...... un vieillard qui se promenait là-dedans........... " Personnalité croquée " Hâve, les joues mangées par les yeux, un peu boscotte, mais des mains sublimes, la petite dame à la fois déchiquetante demeure collée au tragique du temps. Quant à Edith ( qu'on appelait encore la môme Piaf........... Et cette voix, bon Dieu !...... c'était beaucoup plus qu'une voix, plutôt quelque chose comme une plainte née dans les rues d'avant, et qui retombait dans les rues d'alors............. " Puis, aux deux tiers des souvenirs, le réel. L'amitié qui a lié Jean Gabin, qu'il nomme Moncorgé jamais par son prénom Alexis, son vrai nom. Ils affectionnent, comme d'autres, le buffet de la Gare de Lyon. "...... Assis là, attablé devant des moules farcies - T'es sûr qu'elles sont fraîches ? demandait-il chaque fois avant de passer commande ....... " Gabin-Moncorgé toujours inquiet, le passé, l'avenir, interrogé sur son salaire "..... Si on touche autant, c'est parce qu'on fait un métier saisonnier......... ", propriétaire terrien, père de famille en vacances, ".....Les profils d'Alexis Moncorgé sont, en ma mémoire, aussi variés que les pommes de Cézanne....... " Audiard ne raconte pas les films et les livres qu'il a écrits, mais dans ce livre posthume, des souvenirs en vrac. Il y a ceux des années 65/66. A cette époque-là, ne grelottant pas encore sous les chagrins et passant volontiers de l'anorak au bermuda, je participais volontiers au carnaval des saisons. Aujourd'hui, j'enfile les mêmes frusques......... " Parmi les pittoresques personnages n'oublions pas les deux mademoiselle Agnès, l'une du faubourg et la roublarde soeur installée  rue de la Paix. Difficile d'échapper au scénariste Audiard, films devenus cultes, et à ses fantaisistes souvenirs.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire