Le deuxième poème secret
monstre et boulingrin
La nuit la douce nuit est si calme ce soir que l'on n'entend que quelques rares éclatements
Je pense à toi ma panthère bien panthère oui puisque tu es pour moi tout ce qui est animé
Mais panthère que dis-je non tu es Pan lui-même sous un aspect femelle
Tu es l'aspect femelle de l'univers vivant c'est dire que tu es toute la grâce
toute la beauté du monde
Tu es plus encore puisque tu es le monde même l'univers admirable selon la norme
de la grâce et de la beauté
Et plus encore mon amour puisque c'est de toi que le monde tient cette grâce et
cette beauté qui est de toi
Ö ma chère Déité, chère et farouche intelligence de l'univers qui m'est réservé
comme tu m'es réservée
Et ton âme a toutes les beautés de ton corps physique c'est par ton corps que m'ont été
immédiatement accessibles les beautés de ton âme
Ton visage les a toutes résumées et j'imagine les autres une à une et toujours nouvelles
Ainsi qu'elles me seront toujours nouvelles et toujours toujours plus belles
Ta chevelure si noire soit-elle est la lumière même diffusée en rayons si éclatants que
mes yeux ne pouvant la soutenir la voient noire
Grappes de raisins noirs colliers de scorpions éclos au soleil africain noeuds
de couleuvres chéries
Onde, ô fontaines, ô chevelure, ô voile devant l'inconnaissable, ô cheveux
Qu'ai-je à faire autre chose que chanter aujourd'hui cette adorable végétation
de l'univers que tu es Madeleine
Qu'ai-je à faire autre chose que chanter tes forêts moi qui vis dans la forêt
Arc double des sourcils merveilleuse écriture, sourcils qui contenez tous les signes
en votre forme
Boulingrins d'un gazon où l'amour s'accroche ainsi qu'un clair de lune
Mes désirs en troupeaux interrogatifs parcourent pour les déchiffrer ces runes
Écriture végétale où je lis les sentences les plus belles de notre vie Madeleine
Et vous cils, roseaux qui vous mirez dans l'eau profonde et claire de ses regards
Roseaux discrets plus éloquents que les penseurs humains, ô cils, penseurs penchés
au-dessus des abîmes
Cils soldats immobiles qui veillez autour des entonnoirs précieux qu'il faut conquérir
Beaux cils antagonistes, antennes du plaisir, fléchettes de la volupté
Cils anges noirs qui adorez sans cesse la divinité qui se cache dans la retraite
mystérieuse de vue mon amour
Ö touffes des aisselles troublantes plantes de serres chaudes de notre amour réciproque
Plantes de tous les parfums adorables que distille ton corps sacré
Stalactites des grottes ombreuses où mon imagination erre avec délices
Touffes, vous n'êtes plus l'âche qui donne le rire sardonique et fait mourir
Vous êtes l'ellébore qui affole vous êtes la vanille qui grimpe et dont le parfum est si tendre
Aisselles dont la mousse retient pour l'exhaler les plus doux parfums de tous les printemps
Et vous toison, agneau noir qu'on immolera au charmant dieu de notre amour
Toison insolente et si belle qui augmente divinement ta nudité comme à
Geneviève de Brabant dans la forêt
Barbe rieuse du dieu frivole et si gracieusement viril qui est le dieu du grand plaisir
Ö toison triangle isocèle tu es la divinité même à trois côtés, touffue innombrable
comme elle
Ô jardin de l'adorable amour.
Ô jardin sous-marin, d'algues de coraux et d'oursins et des désirs arborescents
Oui, forêt des désirs qui grandit sans cesse des abîmes et plus que l'empyrée
Gui aime Madeleine
Je t'aime ma Madeleine
Je t'aime Gui
..........
( troisième poème secret suit. Il n'est pas transcrit ici. La copie manuscrite du texte est ajoutée. Il suffit au lecteur de se procurer le livre " Lettres à Madeleine " éd. Gallimard pour retrouver toutes les lettres qui ne seront pas sur le site. Quelques-unes fort intéressantes compléteront
cette partie consacrée au poète )
monstre et boulingrin
La nuit la douce nuit est si calme ce soir que l'on n'entend que quelques rares éclatements
Je pense à toi ma panthère bien panthère oui puisque tu es pour moi tout ce qui est animé
Mais panthère que dis-je non tu es Pan lui-même sous un aspect femelle
Tu es l'aspect femelle de l'univers vivant c'est dire que tu es toute la grâce
toute la beauté du monde
Tu es plus encore puisque tu es le monde même l'univers admirable selon la norme
de la grâce et de la beauté
Et plus encore mon amour puisque c'est de toi que le monde tient cette grâce et
cette beauté qui est de toi
Ö ma chère Déité, chère et farouche intelligence de l'univers qui m'est réservé
comme tu m'es réservée
Et ton âme a toutes les beautés de ton corps physique c'est par ton corps que m'ont été
immédiatement accessibles les beautés de ton âme
Ton visage les a toutes résumées et j'imagine les autres une à une et toujours nouvelles
Ainsi qu'elles me seront toujours nouvelles et toujours toujours plus belles
Ta chevelure si noire soit-elle est la lumière même diffusée en rayons si éclatants que
mes yeux ne pouvant la soutenir la voient noire
Grappes de raisins noirs colliers de scorpions éclos au soleil africain noeuds
de couleuvres chéries
Onde, ô fontaines, ô chevelure, ô voile devant l'inconnaissable, ô cheveux
Qu'ai-je à faire autre chose que chanter aujourd'hui cette adorable végétation
de l'univers que tu es Madeleine
Qu'ai-je à faire autre chose que chanter tes forêts moi qui vis dans la forêt
Arc double des sourcils merveilleuse écriture, sourcils qui contenez tous les signes
en votre forme
Boulingrins d'un gazon où l'amour s'accroche ainsi qu'un clair de lune
Mes désirs en troupeaux interrogatifs parcourent pour les déchiffrer ces runes
Écriture végétale où je lis les sentences les plus belles de notre vie Madeleine
Et vous cils, roseaux qui vous mirez dans l'eau profonde et claire de ses regards
Roseaux discrets plus éloquents que les penseurs humains, ô cils, penseurs penchés
au-dessus des abîmes
Cils soldats immobiles qui veillez autour des entonnoirs précieux qu'il faut conquérir
Beaux cils antagonistes, antennes du plaisir, fléchettes de la volupté
Cils anges noirs qui adorez sans cesse la divinité qui se cache dans la retraite
mystérieuse de vue mon amour
Ö touffes des aisselles troublantes plantes de serres chaudes de notre amour réciproque
Plantes de tous les parfums adorables que distille ton corps sacré
Stalactites des grottes ombreuses où mon imagination erre avec délices
Touffes, vous n'êtes plus l'âche qui donne le rire sardonique et fait mourir
Vous êtes l'ellébore qui affole vous êtes la vanille qui grimpe et dont le parfum est si tendre
Aisselles dont la mousse retient pour l'exhaler les plus doux parfums de tous les printemps
Et vous toison, agneau noir qu'on immolera au charmant dieu de notre amour
Toison insolente et si belle qui augmente divinement ta nudité comme à
Geneviève de Brabant dans la forêt
Barbe rieuse du dieu frivole et si gracieusement viril qui est le dieu du grand plaisir
Ö toison triangle isocèle tu es la divinité même à trois côtés, touffue innombrable
comme elle
Ô jardin de l'adorable amour.
Ô jardin sous-marin, d'algues de coraux et d'oursins et des désirs arborescents
Oui, forêt des désirs qui grandit sans cesse des abîmes et plus que l'empyrée
Gui aime Madeleine
Je t'aime ma Madeleine
Je t'aime Gui
..........
( troisième poème secret suit. Il n'est pas transcrit ici. La copie manuscrite du texte est ajoutée. Il suffit au lecteur de se procurer le livre " Lettres à Madeleine " éd. Gallimard pour retrouver toutes les lettres qui ne seront pas sur le site. Quelques-unes fort intéressantes compléteront
cette partie consacrée au poète )
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